Tuiles signées

 

 

         Mon neveu qui a été couvreur pendant quelques années dans la Drôme a refait le toit d'une chapelle dans la région ; il a alors trouvé sur ce toit une tuile signée Bernard. Ce Bernard était en fait l'un de nos aïeux collatéraux (même des métiers se retrouvent dans la généalogie)… Elle a environ une centaine d’années :

 

 

 

        Une autre tuile, plus récente, signée Audibert à Eyguians dans les Hautes Alpes (à une trentaine de kilomètres de Lachau).
             Mon père a été salarié dans cette tuilerie.

 

 

          Ce type de tuile existe depuis fort longtemps. Ce sont des tuiles d’aération, elles comportent une sorte de cheminée qui permet la circulation de l’air. Celle-ci est ancienne et artisanale (trouvée vers Château-Neuf du-Pape), elles sont toujours fabriquées mais industriellement aujourd’hui.

 

 

 

         Cette tuile était dans notre cave en Haute-Savoie mais ce n’était pas celle qui était sur le toi (des tuiles romaines arrondies). Peut-être avaient-elle été amenées ici au début des années 60 pour les montrer à celui qui faisait construire la maison….


Vire-langue et trompe-oreille

            Fourche langue ou vire lange ou trompe-oreille... des mots que je découvre et qui nomment des jeux de mots aux quels on jouait beaucoup en famille. Quel plaisir d'utiliser ces mots dans leur sens propre que seules des juxtapositions ou allitérations viennent altérer, des assonances ou autres fantaisies rendent incompréhensibles ! Il faut dire que c'est un bel exercice pour apprendre les sens propre et figuré, l'articulation, la réflexion (parfois les jeux de mots en phonétique voilent complètement le sens des phares ou groupes de mots) et... l'humour !
          « Les chaussettes de l'archiduchesse... »
          « Ton thé t'a-t-il ôté ta toux... »
          « Vincent mit l'âne... »
et peut-être mon préféré :
          « Chat vit rôt
             Rôt plut à chat
             Chat mit patte à rôt
             Rôt brûla patte à chat »
            Ce type de jeu ou d'exercice, à base d'altérations, d'assonances, se retrouvent dans toutes les langues, du français au chinois en passant par le russe ou le tchèque.
            N'oublions pas non plus les chansons telles « Le merle a perdu bec, comment chantera-t-il le merle sans bec ? le merle a perdu un œil..., l'autre œil, les 2 yeux, la tête, le cou etc ! » et chanter cela de plus en plus vite ! Bel exercice d’articulation ! (on est vite amené à tout mélanger dans le corps du merle, sans que ça fasse pour autant un bon pâté !)
            Et tant d'autres ! Je constate avec bonheur que de nombreux sites leur sont consacrés.
 
Tout une longue liste :
http://classe.de.c.guillou.free.fr/articles.php?pg=681&lng=fr
 
Dans toutes les langues :
http://www.tongue-twister.net/index.htm  

Ici, d’autres encore sont présentés sous forme d'étiquette :
http://bdemauge.free.fr/virelangues.pdf


La complainte de Mandrin

          Je suis arrivée par hasard sur 8 Mont Blanc au moment où était diffusée une pièce de théâtre sur la vie de Mandrin. Ce fut un régal même si elle a fini un peu tard !

                                                LA COMPLAINTE DE MANDRIN

Nous entions plus de trente                       
Brigands dans une bande
Tous habillés de blanc
A la mode des
Vous m'entendez
Tous habillés de blanc
A la mode des marchands

La première volerie
Que je fis dans ma vie
Ce fut de goupiller
La bourse d’un
Vous m’entendez
Ce fut de goupiller
La bourse d’un curé

J’entrais dedans sa chambre
Mon dieu qu’elle était grande
J’y trouvais mille écus
J’y mis la main
Vous m’entendez
Je trouvais mille écus
J’y mis la main dessus

Quand j’entrais dans une autre
Mon dieu qu’elle était haute
De robes et de manteaux
Je remplis trois
Vous m’entendez

De robes et de manteaux

Je remplis trois chariots.

Je me mis à les vendre
Sur les marchés de Flandres
Les vendre bon marché
Je les avais pas
Vous m'entendez
Les vendre bon marché
Je les avais pas payées

 

Ces messieurs de Grenoble
Avec leur longue robe
Et leur bonnet carré
m'eurent bientôt
Vous m'entendez
Et leur bonnet carré
M'eurent bientôt trouvé

Ils m'ont jugé à pendre
A pendre au mois décembre
A pendre à un gibet
Sur la place du
Vous m'entendez
A pendre à un gibet
Sur la place du marché

Monté sur la potence
Quand j'ai revu la France
Je vis mes compagnons
A l'ombre d'un
Vous m'entendez
Je vis mes compagnons
A l'ombre d'un buisson


Compagnons de misère
Allez dire à ma mère
Qu'elle me reverra plus
j'suis un enfant
Vous m'entendez
Qu'elle me reverra plus
j'suis un enfant perdu


 

         Que dire de cette balade ? Quand j’étais enfant, ma mère me la chantait, cela me faisait presque pleurer ! Elle m'a raconté plusieurs fois l'histoire de cet homme, contrebandier, héros, justicier, au destin étonnant, précurseur, d'une certaine manière, de la Révolution Française.
       Je ne vais pas raconter ici la vie de Mandrin, des livres, des films, des pièces de théâtre et des sites internet le font mieux que je ne saurais le faire !

Parmi d'autres chansons, la complainte de Mandrin. (mais je lui préférais l'interprétation des Ménétriers, si je retrouve le disque...)
https://www.mandrin.org/


Quand "soyer" n'est pas une faute d'orthographe !

            Soyer… ce mot reste dans mon souvenir avec les chamailleries de mes parents jouant au Scrabble ! Chacun ayant une optique très différente du jeu (et c’était bien là l’intérêt de leurs parties animées !), chacun campait sur ses positions et, en cas de litige “grave” sur un mot, ils sortaient un dictionnaire (malgré l’interdiction du règlement…)
           C’est ainsi qu’un jour mon père a insisté pour prouver l’exactitude d’un mot qui l’arrangeait bien (lettre à 10 points posées sur un emplacement particulièrement favorable) : soyer. Vous imaginez les négations outrées de ma mère ! Mais voilà, “soyer” est un mot correct. On le trouve dans le dictionnaire : nom commun, genre masculin ; verre de champagne que l’on buvait à la paille,  très à la mode au XIXe siècle. Et voilà ! Gagné !

            En fait, dans les dictionnaires ou au hasard des livres, on trouve quelques divergences : le soyer est bien un verre de champagne bu à la paille mais on peut parfois lire qu’on agitait le vin avant de le boire pour en éliminer une partie des bulles.
             Petit à petit, des changements se sont opérés. On a ajouté du marasquin, du jus d’orange, du Cointreau puis de la glace pilée puis du sorbet ou de la glace à la vanille. Le soyer est devenu une sorte de coupe de glace au champagne qu’on consomme à la paille… et à la cuillère.