L'église Saint Etienne


Eourres et les Peyres

      Eourres est un petit village des Hautes Alpes, tout près de Lachau (Drôme).         
        Cette commune est actuellement habitée par des personnes venues de l’extérieur, pas des paysans.
        La population du village avait vieilli car les plus jeunes en sont partis… La vie de paysans était très dure dans de telles régions : petits terrains, tous plus ou moins en pente (souvent plus que moins !). Ces paysans étaient généralement assez pauvres. Leurs enfants sont devenus ouvriers, artisans ou paysans sur des terres plus accessibles et pratiquent autres professions.
        Puis le village est mort, quasiment.

        Le hameau des Peyres, à quelques distances de là, était en sommeil lui aussi mais il a relativement aussi survécu à cet exode.
        Bien sûr les maisons, les fermes, ont été restaurées avec plus ou moins de bonheur. Le village dans son ensemble a repris une belle allure. On ne doit plus y trouver le petit café sombre où la patronne essayait des verres opaques à son tablier douteux (raconté par mon père). Mais, comme une station de ski faite pour de jeunes riches, l’accès en voiture y serait devenu illégal (je n'y suis plus allée depuis 3 ans mais on m'a rapporté que des panneaux interdisent l'accès aux voitures) : pas de place pour les vieux ni pour ceux qui ont des difficultés à marcher, tant pis si des anciens veulent venir sur les tombes de membres de leur famille enterrés là ! et le cimetière est en hauteur…mais peut-être n'est-ce pas si rigide ? Il faudra que j'y retourne (a une autre saison qu'à l'automne).
        C’est  triste aussi de voir la ferme où sont nés mon père, oncles, tantes et mon frère ainé, avec un toit en èverites, un petit auvent devant la porte mais elle est habitée et des chats font leur vie tout autour… Elle a ainsi survécu et évolué.

        J’ai peu de souvenirs d’Eourres car je n’y ai jamais habité mais on allait en vacances aux Peyres avant que la ferme ne soit vendue et il y a eu bien des occasions pour que mes parents rendent visite aux anciens voisins. Les grandes tables pour le goûter, sous les tilleuls ! Mais de vrais goûters avec charcuteries, tomates farcies, fromages maison (de quoi être calé pour huit jours !). Et l’odeur des arbres.
      Le souvenir aussi au cours de longues promenades les après-midi d’août, où l’on voyait des papillons bleu lavande voltiger au-dessus de la moindre flaque d’eau ; leurs ailes étaient déteintes en fin d’été…
           Le silence occupé par tous les sons infimes émis par les insectes, les feuilles que le vent agite, les petits rongeurs apeurés, les serpents s’enfuyant.
           Il n’y a pas de nostalgie dans mes propos, seulement de bons souvenirs.
         Depuis Eourres, on a une vue superbe sur les environs, surtout depuis la petite église Saint Etienne. Même la mort semble sereine en de tels lieux !
         Beaucoup de sentiers, de chemins dans les alentours. Beaucoup de promenades à faire, à toutes les saisons car chacune a son charme (même si je préfère l’automne).
          Bien qu'il ait changé, le village est vivant, habité par des gens dynamiques. Certains d'entre eux sont éleveurs de chèvres, ânes, chevaux, pratiquent l'agriculture biologique ; il y a une école. Les nouveaux habitants semblent aussi ne pas vouloir faire abstraction d'un passé qu'ils n'ont pas connu tout en allant vers leur à venir.

 

Sur ce site vous trouverez les informations précises des alentours d'Eourres, les activités etc :

http://www.photos-provence.fr/dpt05/eourres.html

 

D'autres infos ici :

http://www.tourisme-laragne.fr/fr/villages%7Ceourres.html

 

Et bien sûr, le site internet du village :

http://eourres.fr/

Diaporama en préparation


Les Bacalars

         Le seul nom que je connaisse pour désigner les habitants d'Eourres est « Bacalar ».
         J'ai entendu dire dans ma famille qu'on les appelait aussi « les mangeurs de morue ». Pourquoi ? je ne sais pas. Il y a bien un plat de morue qui est une recette locale, il se préparait à Eourres, à Lachau et quelques villages des proches alentours. La morue n'est certes pas un produit local mais salée était couramment achetée à la campagne pour sa facilité de conservation. Au cours de l'histoire, il y a aussi eu des invasions qui l'ont peut-être ainsi apportée.
         Bacalar...
        Il peut y avoir plusieurs sens ; celui de bachelier, titulaire d'un titre universitaire (maintenant scolaire), celui d’homme célibataire, jeune homme à marier (ce qui était sûrement le cas de nombreux paysans qui devaient avoir du mal à trouver femme dans ces régions si isolées) et encore plus vraisemblablement celui de propriétaire de quelques maisons et terres d'un village, même s'il devait le « cens » au seigneur.(« baccalarius » celui qui tenait une « baccalaria »). Il est vrai que, même si les habitants de ces communes montagnardes étaient généralement pauvres, ils vivaient sur leurs propres terres. Même s'il leur arrivait de travailler les uns pour les autres en cas de nécessité, ils n'étaient généralement pas des salariés qui se plaçaient chez des propriétaires
        Si vous avez des connaissances ou informations sur ce sujet, cela m'intéresse ; merci de bien vouloir m'en faire part.


Eourres, informations 1922...

         Quelques informations sur Eourres, lues sur un annuaire téléphonique de 1922.
        Comme le nombre d'abonnés ne remplissait pas un gros catalogue, (1 abonné : la gendarmerie de Ribiers) beaucoup d'informations étaient publiées concernant le département.
        Voici celles sur Eourres :                           
- Habitants : 181,
- Electeurs : 63 (il est vrai que la majorité était alors à 21 ans et que les femmes n'ont eu le droit de votre qu'en 1944...),
- Institutrices : Mme MICHEL à Eourres,
                       Mme ANDRE à Rougnouse,
- Curé : Père GIRARD,
- Maire : Théophile MICHEL,
- Adjoint : Paulin AUBERT,
- Conseillers municipaux : Auguste IMBERT,
                                          Gustave ARNOUX, 
                                          Eugène ANDRE,
                                          Séverin SABLIERES,
                                          I. ESTELLON,

                                          Gustave AMIC,
                                          Maurice CURNIER,
                                          Alfred ESTELLON,
- Epicerie, restaurant, tabac: ; I. GABERT