Phnom Penh

         En quittant l’aéroport, l’image qu’on a de Phnom Penh est surprenante : des rosiers dès la sortie du parking puis une grande avenue à 6 voies, l’allée centrale plantée de frangipaniers sur une très grande partie, merveilleusement odorants… mais la chaussée, parsemée de trous, est plus que poussiéreuse et chaotique. Nous faisons le trajet en voiture.
         L’hôtel où nous allons est très agréable avec son joli jardin, son patron parfaitement francophone et les employés sympathiques, il est situé dans une rue parallèle à l’avenue Manivong où se trouve l’ambassade de France, dans un quartier tranquille. On imagine les beaux quartiers des ambassades. Mais les chaussées sont quasiment toutes en mauvais état, les trottoirs encombrés par les motos et voitures garées (même si c’est nettement moins qu’au Viet Nam !).

         Le soir, faisant une promenade à pieds aux alentours, nous avons eu la surprise de voir des gens misérables cherchant quelque chose à récupérer sur des tas d'ordures… J’ai toujours mon appareil photo dans le sac mais là, je ne l’ai pas sorti ! J’avais vu des reportages à la tv sur ces personnes qui vivent des déchets mais je ne l’avais jamais vu en réalité. C’est très douloureux. Parce qu’on n’y peut rien. Parce qu’on ressent une totale impuissance. Qu’on croise leur regard. Qu’y lire ? de la tristesse, de l’angoisse, de l’envie, de la résignation ? En tout cas, de la douleur.
          Curieuses premières impressions. Contradictoires. Pour aller dans le centre, au sud, vers le grand marché, un centre commercial (climatisé, on y va donc plus pour se rafraîchir que pour faire des achats !) et les banques (mais il est plus avantageux de changer les espèces dans les bureaux de change qu'aux guichets des banques…), on descend une large avenue. Ici la circulation est anarchique mais pas trop dense et surtout elle n’est pas violente. Beaucoup de voitures (4x4 surtout, je n’avais pas encore vu autant de Lexus !), des motos, des bus et les tuk tuk (taxis-moto couverts).

                  Une balade vers le Me Kong ? C’est vers l’ouest. Pas loin à pieds également. Une large avenue arborée passe devant l’ambassade des Etats-Unis, au pied du Vat Phnom puis la poste centrale et l’on arrive en bord de fleuve. De nombreuses boutiques de "souvenirs" divers et inégaux bordent les rues. Des restaurants dont plusieurs d’origines diverses : Inde, Liban etc. Mais c’est là aussi qu’on peut voir le Palais Royal, le Musée National (nous les visiterons). Plus loin, les hôtels de luxe (un peu trop clinquants, trop voyants).

            Depuis notre hôtel, le lac Boeung Kak n’est pas loin non plus. Joli lac envahi d’herbe. Curieux chemin pour le rejoindre… Aussi bien des boutiques, des restaurants de standing ou très modestes, une mosquée, de petites agences de voyage, des habitations dont certaines très pauvres. La chaussée très inégale. Mais ici comme partout au Cambodge, ce qui est le plus impressionnant, ce qui imprègne la mémoire, c’est le sourire des enfants et des adultes. Cela paraît un lieu commun de mentionner ces sourires, pourtant, quand on les voit, (j’aimerais dire « quand on les reçoit ») on ne les oublie pas.
            Il y a bien des choses à voir, à visiter, à sentir et ressentir à Phnom Penh. Je parlerai de notre vécu, de nos rencontres, de nos surprises et de nos émerveillements à Phnom Penh et ailleurs au Cambodge : Siem Reap et Angkor, Battambang, Kampong Cham, Kratie avec leurs pagodes, leurs vestiges, fleuves, paysages, odeurs et saveurs et les habitants si souvent souriants !


Phnom Penh, tout une légende

          Comme Rome, Phnom Penh est né d'une légende... et a tout une histoire ! Ici, ni louve ni frères jumeaux mais une femme, quatre statues et un génie... Un grand fleuve et une colline.
 

 

        Au XIVe siècle, de fortes inondations avaient fait gonfler le Me Kong plus qu'à l'accoutumée. ; il charriait donc toutes sortes de choses, des branches et troncs d'arbre. Dans cette région peu habitée qu'était alors l'emplacement de l'actuelle capitale du Cambodge, vivait à proximité du fleuve une femme, Mme Penh. Elle récupéra des troncs d'arbres pour en faire bon usage (meubles, combustible pour la cuisine). Dans l'un d'eux, elle trouva, nichées dans un creux, quatre statues en bronze de Bouddha ; un génie de pierre les accompagnait. Elle les amena chez elle ainsi que le génie. Il y avait de la place à l'entour. Elle fit donc édifier une colline de 25 m de haut sur laquelle on érigea un stupa pour abriter les quatre statues. Elle organisa une grande fête. Puis, elle fit construire une cabane pour le génie. L'inauguration de l'ensemble donna lieu à d'autres festivités.
 

        Tant de personnes vinrent y prier (et tant y viennent encore) qu'une ville se forma... Phnom Penh : la colline de Mme Penh.


Phnom Penh, un peu d'histoire

        L’histoire de Phnom Penh a commencé quand celle d’Angkor s’est arrêtée... « arrêtée » n’est pas tout-à-fait le mot juste car l’ère angkorienne a si profondément marqué le Cambodge que le pays actuel en est tout imprégné même si sa capitale a changé de lieu. On peut dire qu’Angkor est à l’Asie ce que Rome est à l’Occident. La culture khmère a survécu aux siècles et les a modelés, comme la culture latine l’a fait en Europe et sur le pourtour méditerranéen.


         C’est à la suite de plusieurs incursions des Siams qu’en 1431 le roi Pohnea Yat quitta Angkor pour s’installer à Toul Bassam qu’il quittera 2 ans plus tard (suite à de graves inondations) pour Phnom Penh.
 

       Pourtant, Phnom Penh est peut-être plus ancienne qu’il est généralement dit. En effet, il semble qu’elle serait contemporaine d’Angkor. Une tour angkorienne (identifiable par la qualité et le type du travail de sa réalisation ainsi que par les matériaux utilisés) se trouve à proximité du temple Vat Unnalom. Les Français de la période de la colonisation le nommèrent "L'obélisque ruiné". Malheureusement, les recherches n'ont pas alors été poursuivies.


           Phnom Penh a une histoire a rebondissements, entre accords, commerce, invasions ou guerres avec (contre) ses voisins vietnamiens et thaïlandais… Elle fut même quasiment détruite, incendiée, par ces derniers en 1772 ! évacuée par les Khmers Rouges… Elle ne tint donc vraiment le rôle de capitale du pays qu’à partir de 1866 sous le règne de Norodom 1ier (année qui vit la construction du Palais Royal).


            Le plein développement de l’agglomération en une ville se fit à la période de la colonisation française (avec la construction de canaux favorisant l’assèchement de terres trop humides, ponts et routes, un port, divers bâtiments)
 

              La prospérité de la ville dura une quarantaine d’années jusqu’à l’arrivée des Kmers Rouges.
 

            Pendant la guerre du Viet nam, le Cambodge a servi d’arrière base à l’armée Viet Cong. De nombreux vietnamiens se réfugièrent ici.


            Puis vinrent les années de terreur absolue avec Pol Pot et ses Khmers Rouges, souvent très jeunes, fanatisés, menés par des dirigeants délirants, cruels, maniaques. Instruits eux-mêmes mais refusant l'instruction pour le peuple. Tout commença le 17 avril 1975… et dura jusqu’en 1979.
            Après quelques années d’un régime communiste, la reconstruction pourra commencer. Phnom Penh, exsangue, se relèvera.


             Elle semble s’être toujours relevée. Phénix d’Asie.


Phnom Penh, Le Palais Royal

            A notre première visite au Palais Royal, nous avons fait demi tour… En effet, bien que vêtue discrètement, je me suis vu refuser l’entrée parce que j’étais bras nus… (avec 40° ça n’a rien d’étonnant !). Mais voilà, il suffit de le savoir (et les guides ne mentionnent pas ce détail) une tenue suffisamment couverte est exigée. Il est vrai que le roi réside toujours dans une partie de ce complexe ; Ce n’est donc pas uniquement un monument historique, vestige du passé que nous visitions ici… 

             Ce jour-là, nous avons donc visité le Musée National.
             Nous sommes revenus le lendemain au Palais Royal. Le temps était toujours aussi beau (il ne pleuvait qu’une heure ou deux vers 16 ou 17h). Passé le guichet, petit contrôle et on y est… On se retrouve en fait à marcher sur une grande allée, à voir de belles pelouses bien vertes et… de nombreux bâtiments aux colonnades et murs d’un blanc éclatant, toits jaune vif ornés de tuiles multicolores, toits multiples aux bords recourbés, aux frontons ciselés, aux flèches portant visage blanc et coiffe d’or… beaux et déroutants. Vers la gauche, comme une perle éteinte sur la bague d’une main d’or, un pavillon gris.
              Nous avons plus ou moins suivi les flèches suggérant un parcours logique et complet (dans cette foison de petits palais, temples, stuppas, pagodes et pagodons, jardins très serrés, bassins, campaniles, ce n’est pas superflu !). Certains bâtiments sont en cours de rénovation ; beaucoup de travaux sont actuellement commencés.

        Nous avons longuement marché, monté et descendu des escaliers, quitté et remis nos chaussures, mis de la monnaies dans des urnes devant les autels des pagodes, respiré le parfum des fleurs, flâné devant les peintures murales du mur d’enceinte, pris le frais à proximité de bassins où nageaient divers poissons, emmagasiné de nombreuses photos (qu’on a maintenant tendance à confondre !!!), pris le temps d’un peu de recueillement sous le regard d’un Bouddha…
         Nous nous sommes laissé porter par la magie du lieu car, même si parfois ces décors chargés, dorés, trop blancs nous semblaient kitsh, c’est beaucoup plus que cela. Le charme opère !
         Le soir nous avons consulté le Lonely Planet pour info pratiques et historiques. L’ensemble n’est pas ancien (XIXe siècle) et la verrue grise est un cadeau de la France à l'époque Napoléonienne ! (verrue est excessif car, si de prime abord ce monument est choquant, certaines parties sont d'une grande finesse). 


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Phnom Penh, Le Musée National

            Situé en ville à proximité du Palais Royal, le Musée National est un bâtiment rose foncé d’architecture traditionnelle en terre cuite. Entouré d’un jardin où l’on peut déjà admirer quelques sculptures, il contient une fabuleuse collection d’art khmer. Son agencement est très plaisant : 4 salles correspondant à des périodes et thèmes différents s’ouvrent sur un petit jardin en patio, très fleuri, où l’on peut s’asseoir et profiter du spectacle de la nature et de l’art, dans la tranquillité, la végétation en fleurs, entouré de murs roses aux toits ouvragés.

         Dans les salles sont exposés des statues, frontons, lingas de l’art angkorien mais aussi des objets (poteries et bronzes entre autres) de périodes pré angkoriennes ; également des bouddhas (dont certains en bois polychrome) ; des objets du quotidien usités au fil des siècles.
    Nombre de ces œuvres proviennent des temples d’Angkor d’où elles avaient été retirées au début de la guerre civile afin de les mettre à l’abri de la destruction des Khmers Rouges… (heureusement, même pendant des périodes si dures, des personnes pensent à sauver les trésors culturels de la folie destructrice des fanatiques !).
         Le Musée National a été construit en 1917 sous la direction de M. Georges Groslier (archéologue) pour l'architecture, ornements d'artistes cambodgiens inspirés par l'art khmer. Le musée a changé plusieurs fois de nom selon les périodes, l'histoire : initialement Musée du Cambodge puis Musée Albert Sarraut (pour flatter l'ego du gouverneur d'alors) et enfin, en 1951, date à laquelle le Cambodge en a récupéré la gestion, Musée National du Cambodge. Peut-être changera-t-il encore de nom.... (l'essentiel est qu'il perdure).
 

             Mais revenons à cette visite.
 

            Les photos sont interdites dans la salle de gauche (Angkor) mais pas dans les autres ni dans les jardins.
            C’est une visite à laquelle il faut consacrer au moins une demie journée. En effet, on fait d’abord un tour, on profite du patio, on repense à ce qu’on a vu, on en parle et… on a envie de revoir… Il faut revoir car, malheureusement, pour beaucoup d’entre nous, ce sera peut-être l’unique fois. Alors, il faut s’imprégner les yeux et la mémoire !


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Phnom Penh, Vat Phnom

            Nous avons visité le Vat Phnom un peu par hasard lors de l’une de nos promenades à pieds. Nous revenions du marché central (Psar Thmei) où nous allions souvent. En passant devant une grande fontaine (que nous n’avons vue qu’une fois avec ses jets d’eau retombant un demie-sphère), nous avons choisi de descendre la large avenue qui allait vers une petite colline (en fait un tertre de 27 m) sur laquelle on voyait le haut d’un temple. L’avenue est bordée de chaque côté de larges trottoirs, la chaussée est traversée sur toute sa longueur par de la pelouse, des parterres de fleurs, des arbustes, des bancs, des trottoirs de latérite (comme à Angkor), des lampadaires.
 

           De grands arbres cachent presque des escaliers étroits menant sur le promontoire. A droite, un petit temple dans les rochers avec ses statues colorées, ses offrandes.


            Arrivés sur l’esplanade, nous sommes carrément assaillis par des enfants (c'est souvent le cas dans les pagodes mais ici, c'est l'apothéose !). Ils vont plus vers Etienne (qui portait quelques sachets de fruits achetés au marché) plutôt que vers moi qui tenait mon appareil photo… Lâchement, je l’abandonne pour visiter les lieux… je ne prends que quelques photos. Comme je l’entend bavarder et rire avec les enfants, je continue. Quand enfin je le rejoins, les enfants sont toujours là, il n’a pas pu faire le tour de la pagode et des bâtiments l’entourant ; je comprends que son sourire n’est que de façade…. Nous partons. Les enfants râlent après moi…
 

           Je n’ai donc pas photographié les grands escaliers ni les divers autels des temples. Nous avons mal visité ce lieu symbolique pour Phnom Penh.


          Il est choquant que les moines et responsables de ces temples du Vat Phnom laissent les mendiants dans cette situation alors qu’ils mettent des urnes à proximité de tous les autels pour récolter des dons ! Il me semble qu’il serait préférable d’aider ces enfants à aller à l’école, cela laisserait certes les visiteurs tranquilles mais surtout rendrait leur dignité à ces enfants mendiants (que d'aucuns appellent souvent "marchand des rues") et cela leur donnerait un réel espoir !
           Je regrette cette visite manquée d’un temple qui n’est pas un des plus beaux mais est bien intéressant et surprenant par sa multiplicité, ses couleurs, ses symboles, son histoire. Le temple initial a été construit en 1373. Des travaux et reconstructions en 1434, 1806, 1894 et 1926…
                   Nous ne sommes pas retournés au Vat Phnom, symbole de Phnom Penh lit-on partout ! Heureusement, il n’y a de représentatif de la ville dans ce temple que l’histoire et la légende ! La ville de Phnom Penh, elle, est très agréable !


Phnom Penh, le lac Boeung Kak

             Le lac Boeung Kak n’est pas très loin du Rega Guesthouse où nous logions. Plusieurs fois, nos promenades pédestres nous conduisaient à proximité, en passant devant la gare ferroviaire désaffectée, vers le quartier des petites agences vendant les billets de bus, vers la mosquée, le restaurant le Pho de Paris
 

           Mais pour en faire le tour, nous avons demandé à un conducteur de tuk tuk (qui n’était pas très chaud pour cette balade). Il nous a conduit tout d’abord où nous avions l’habitude d’aller mais, pour voir le lac, il faut entrer dans les guesthouses… Les abords du lac ne sont pas accessibles, pas aménagés pour les promenades (et c’est bien dommage !).

            Depuis la terrasse du bar d’une guesthouse, la vue est superbe ! C’était en fin d’après-midi et ce jour-là, le ciel passait du bleu au gris en alternant de gros nuages sombres et un voile bleu clair ; le soleil trouble brouillait les pistes bleues et grises… Le lac est assez grand (90 hectares) mais nous ne l’avons pas vu très animé. Pourtant, il fait vivre de nombreuses familles qui récoltent les liserons d’eau, pratiquent la pêche. Il ne ressemble pas vraiment à un lac mais plutôt à une immense mare (sans canards !). C’est étonnant de voir un si bel endroit ceinturé, fermé. Un sentiment étrange d’émerveillement et de mal être.

            Nous sommes repartis avec le tuk tuk, cahotant allègrement dans une ruelle en montagne russe, pleine de trous et de cailloux (on voit bien que la ville ne fait aucun effort pour entretenir ces quartiers habités majoritairement par des familles pauvres !). Devant les petites maisons de bois, collées aléatoirement les unes aux autres, des enfants font bonjour ; même ici où les familles sont en difficulté, les sourires sont fréquents et beaux… Parfois, une trouée inattendue entre deux maisons laisse apercevoir le lac, le lac avec ses eaux sans transparence, ses liserons et ses poissons (dont on peut se demander comment ils arrivent à vivre là-dedans !). Plus loin, la rue est plus large et mieux entretenue, goudronnée. On arrive à un restaurant à la longue terrasse sur pilotis.


            Ce lac paradoxal, enchanteur et troublant, est pourtant menacé. Par la pollution certes mais surtout par les promoteurs. D’ici quelques temps, il ne devrait rester que quelques hectares proprets sur les 90 actuels… troubles mais vivants. Adieu minuscules guesthouses bon marché, bonjour les hôtels étoilés, les centres commerciaux et les buildings. Le lac est vendu aux promoteurs ! Les familles (officiellement 700 mais 4 200 soit environ 20 000 personnes selon le Haut Commissariat aux Nations Unies pour les Droits de l'homme) seront expulsées. Leurs maisons sont plus que modestes mais cet emplacement permet aux habitants de vivre. Le problème invoqué est la non possession d'acte de propriété… Faux problème car les officiels savent bien que les actes de propriété avaient été abolis par les kmers rouges en 1975 et rétablis par la royauté en 1999. La plupart des personnes, surtout modestes, n'étaient pas informées de tout cela et n'ont fait aucune démarche officielle. Elles vont donc se retrouver à vivre loin de toute possibilité d'activité, dans des bidons-villes stériles...


             L'ensablement du lac a commencé en septembre 2008.
          La dizaine d'hôtels de luxe, les centre commerciaux et building, donneront une belle image moderne de Phnom Penh mais la misère ne sera pas moindre !

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Phnom Penh, la mosquée Internationale Dubaï-Phnom Penh (Nur il-Ihsan)

            La mosquée Internationale Dubaï-Phnom Pen a été construite en 1968 grâce à des dons saoudiens (d’où son nom) était située à proximité du lac Boeung Kak. Les musulmans cambodgiens sont essentiellement des Chams ainsi que des Malais.
        L’islam en 2008 représentait alors 2% de la population essentiellement bouddhiste. Le chiffre ne semble pas avoir changé en 2022;
             La mosquée Internationale Dubaï-Phnom Penh (Nur il-Ihsan) a été détruite en 2012 mais une autre mosquée l’a remplacée : la mosquée Al-Serkal (dons émiratis) inaugurée en 2014)


Phnom Penh, la gare ferroviaire      

              La  gare, construite en 1932, est toujours là mais ne sert pas à grand chose…. Le train n’a pas prospéré au Cambodge. Le réseau des début était restreint : Phnom Penh-frontière thaïlandaise vers le nord et Phnom Penh-Sianouk Ville vers le sud et ne négligeons pas la ligne Phom Penh gare à l’aéropor. Le conflit Khmers rouges est advenu et le trafic ferroviaire s’est totalement arrêté (d’où les “bamboo trains” de Battambang).
             Mais après 2000 et grâce à des investissements étrangers des voies ont été réhabilitées et le trafic a pu reprendra, tant passagers que fret (les bambou trains situés sur ces voies ont été déplacés). Le réseau ferré continuera de s’améliorer avec l’ouverture du train vers les pays voisins : Thaïlande et Viet Nam notamment.


Phnom Penh, Marché central Psar Thom Thmey

              Psar : marché, thom : grand, thmey : nouveau…
          Une imposante construction novatrice dans le Cambodge colonial, par les matériaux utilisés (béton), la hauteur (plus de 30 m parmi des bâtiments de 2 ou 3 étages). Le marché d’alors devait plus ressembler à un grand magasin qu’à un marché couvert. Ses abords étaient parés de pelouses, arbustes taillés, fleurs, là où sont maintenant de nombreux marchands aux petits étals hétéroclites.

          Nous sommes venus souvent ici. S’il est déplaisant d’être abordés par des marchands à la sauvette trop insistants, passé ce cap, le marché est un vrai plaisir. On trouve tout ici et, même si nous n’avions pas grand-chose à y acheter, nous avons adoré tout regarder ! Je crois qu’il ne manque que les meubles ; on trouve ici aussi bien les casseroles que les plantes vertes et les fleurs, les tissus que les montres, les chaussures, la nourriture (fraîche, séchée, en conserve, à emporter, à consommer sur place), les livres, les sacs et bagages, le maquillage, les cd, la pharmacie… Une vraie caverne d’Ali Baba ! Mais ceci est le propre des grands marchés. La particularité de celui-ci est qu’on peut faire le tour sans s’en rendre compte, même par l’extérieur on passe d’un bras du bâtiment à un autre sans le voir vraiment tant il y a de marchands extérieurs mais tous ont des bâches au-dessus de leurs étals, on ne sait plus parfois si l’on est dehors ou dedans…

            Pour acheter, il faut bien sûr marchander mais tout cela se passe aimablement. Est-ce trop cher ou pas ? Est-ce qu’on paye le bon prix ou pas ? Je crois que ce genre de question est un peu inapproprié ici. Les prix varient plus moins à la tête du client. Les riches Cambodgiens payent plus cher que les pauvres, moins cher que nous souvent. Il faut être attentif aux prix et entendre ce qui se pratique autour de soi ; avec ça, on voit… et c’est au jugé de chacun…
             Il faut manger à ces petits étals qui proposent des soupes ou des desserts, ce sont de vrais régals ! Je regrette de voir là très peu d’étrangers. La nourriture vendue ici est sûrement la meilleure (et c’est généralement le cas dans tous les marchés de tous les pays !).
           La circulation aux alentours est un peu encombrée (surtout après 17h) mais comme nous nous déplacions le plus souvent à pieds, ce n’était pas un problème (quand les embouteillages sont pour les autres, ils deviennent amusants…). Tout une partie de l’autre côté de la place du marché est également dédiée aux marchands, tant ceux qui ont des commerces au rez-de-chaussée des bâtiments que ceux qui s’installent à leurs abords. Un marché à ciel ouvert prospère là aussi. 


          Un grand marché couvert de style art déco. Passée l’entrée principale, après avoir traversé une haie de mendiants et de marchands de cartes postales, on est directement au cœur du bâtiment, sous un grand dôme à fenêtres multiples ; une horloge trône au centre, donnant l’heure sur ses quatre faces ; quatre longues galeries, ajourées comme le dôme, partent aux quatre points cardinaux, chacune son type de commerces : habillement, tissus, droguerie, poisson ; sous le dôme, les bijoutiers.


Phnom Penh, Marché Psar O Russei

            Ce marché est différent du Psar Thom Tmey. D’une architecture plus courante, il est monobloc et sur trois niveaux en pyramide.. Il fait partie de ces marchés où l’on est saisi dès l’entrée par la semi obscurité au centre et le peu de lumière sur le pourtour… (même si c’est ouvert, il y a à l’extérieur tellement de marchands avec parasol ou bâche que la lumière a bien du mal à entrer !).
             On accède aux étages par de larges escaliers aux marches basses. Ils sont souvent occupés par quelques marchands. Un étage complet est dédié à l’habillement et à la couture surtout. De nombreux tailleurs travaillent sur place dans leurs ateliers qui présentent quelques uns de leurs travaux, souvent des robes ou ensembles très habillés (mais trop brillants à mon goût). Certaines de ces tenues sont particulièrement réservées aux cérémonies religieuses ; elles sont alors sobres et élégantes.

            Ici, les prix sont plus bas qu’au marché central mais pour l’alimentation et les produits basiques, ils me paraissent équivalents.
Le Psar O Russei n’est pas particulièrement destiné aux touristes et Cambodgiens aisés mais aux personnes qui font là leurs courses quotidiennes.
            Les abords sont également animés. Marchands de toutes sortes de choses à manger ou boire… des parfums divers embaument les rues à l’air empesté par les échappements des trop nombreuses motos et voitures… Mais le charme du marché et ses abords agit…
            On nous a plusieurs fois demandé pourquoi nous allions à ce marché… C’est sûr que nous n’avions ni vaisselle, ni hi fi ou autre  à acheter ni rien à faire réparer mais… Les marchandes qui vendent des fruits préparés avec du piment, les marchands de soupes de nouilles (genre pho), de jus de cane, de toutes sortes plats et desserts, de tant de fruits frais dont certains nous étaient inconnus… ça nous attire !


Phnom Penh, Supermarché Psar Soria

            Quand on arrive depuis l’avenue Manivong sur la place du Marché Central, le Psar Tom Tmey, on aperçoit sur la droite, par-dessus les toits des bâtiments bordant la place, un dôme bleu. D’un beau bleu lumineux sans être criard, juste brillant sans être éblouissant. Trop en hauteur et solitaire pour être celui d’une mosquée. Petit parcours dans les rues adjacentes et nous arrivons devant un haut bâtiment à l’angle de deux rues, sur un carrefour. Sur les larges escaliers menant à l’entrée, beaucoup de monde se presse, surtout des jeunes. Les tuk tuk et motos dop (taxi) se pressent sur le trottoir. En approchant de l’entrée, nous comprenons pourquoi tant de personnes se tiennent en haut des marches sans forcément entrer : la clim marche à fond ! portes ouvertes ! (Je ne vous dis pas l’esprit écologique… )
         Passée la porte, ce qui frappe, c’est une grande ouverture verticale laissant voir des montées d’escaliers roulants montant vers la lumière jusqu’au dernier étage. De très belles lignes. Des tons métallisés et bleus.

          Nous sommes dans un centre commercial. Le Psar Sorya. Ici, les prix ne sont pas très intéressants et la qualité pas forcément meilleure que sur les marchés mais le choix est plus grand. On y trouve aussi bien de la parfumerie de marques internationales (original ou copie ?), des montres (vus les prix, ce ne peuvent être que des copies : Rollex à 40 § et marchandables…), des bijoux, des vêtements (nous avons trouvé certains articles identiques sur le marché 0 Russei mais pas aux même prix !), de très nombreuses chaussures dont bon nombre de modèle de nus-pieds super marrants (mais pas solides).
             Arrivés au dernier étage où sont de nombreux snacks, se trouve un accès à une petite terrasse d’où l’on a une vue superbe sur la ville, ses toitures, ses antennes. Tout est plat. Pas une colline. Certains toits sont de véritables jardins, îlots de verdure parmi le rose des tuiles, les blancs, beiges ou gris des terrasses nues. Dommage qu’un tel panorama n’ait pas été pris en compte par les architectes de cette tour (à moins qu’il y en ait une autre qu’on n'aura pas vue et là ce serait un vrai regret car j’aurais tant aimé voir le Psar Tom Tmey depuis une hauteur !).

Le marché Psar Thom Thmey et sur la droite

le dôme bleu du Psar Soria

Les toits-terrasses verdoyants

vus depuis la terrass du Psar Soria



Phnom Penh, Hôtel Sari Rega Guesthouse

         C’est toujours un peu par hasard que nous choisissons l’hôtel où nous dormirons lors de notre arrivée. Et à chaque fois que nous avons ainsi procédé, la chance a été avec nous (tant au Viet Nam qu’ici au Cambodge). Avant le départ et après consultation du Guide du Routard et du Lonely Planet, nous choisissons 2 ou 3 hôtels…
            A Phnom Penh, ce fut le Sari Rega Guesthouse., situé au nord de la ville, pas très loin du centre et des lieux intéressants (lac, fleuve, restaurants, musées et autres marchés, pagodes etc). 

           En arrivant, on ne le voit pas vraiment, on le devine. Un peu en retrait de la rue, derrière un muret et du grillage, de la verdure (devant, des tuk tuk). Passé le portail, une petite allée conduit vers une pièce ouverte, restaurant, accueil, jeu de billard ; des cages où chantent et bavardent des oiseaux noirs ou colorés (si, si, ils bavardent), des paillotes sous lesquelles sont tables et chaises, endroits frais où prendre un verre ou un repas.

                Pour gagner notre chambre, une autre allée étroite au travers de la verdure, une autre pièce ouverte avec tables et chaises puis un petit escalier monte à l’étage, passe par une terrasse. Un couloir avec des chambres sur la droite et des fenêtres sur la gauche donnant sur le jardin et le restaurant.
                La chambre n’est pas chaude. Carrelage au sol, moustiquaire, climatisation, meubles en rotin, tv. La salle de bain est petite mais fonctionnelle, comme posée sur une estrade en carrelage entourée de murs n’atteignant pas le plafond.

 
                L’endroit est agréable. Les gens de l’hôtel aimables.
                Nous n’avons pas pris notre repas là le premier soir afin de découvrir un peu les alentours. Mais quand nous avons commencé d’y dîner, nous avons découvert une très fine cuisine khmère ou vietnamienne. Cuisine française également (nous n’avons goûté que les desserts ! Délicieux !). Une jolie carte des vins (que nous n’avons pas testée car le vin et la chaleur ne vont pas ensembles nous semble-t-il) mais il y avait différentes bières. Bien fraîche, avec le repas ou en fin d’après-midi, toujours accompagnée de cacahouètes fraîchement grillées, bien agréable…
            Nous y sommes retournés pour les 2 autres séjours à Phnom Penh. Ici, on peut se sentir très bien.
            On peut lire sur divers sites internet que le film "Holy Lola" y a été tourné. Je ne l'ai pas vu. Il doit avoir un beau décor !

            La même famille a 2 autre Rega Guesthouse : l’une à Siem Reap (où nous sommes allés) et une à Kep (en bord de mer) où nous ne sommes pas allés ; pas de mer pour nous dans ce voyage).

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Phnom Penh, restaurants :

BB2 Party

            Si nous sommes entrés dans ce restaurant c’est parce que, chaque fois que nous passions devant, il y avait beaucoup de monde à table, surtout des Cambodgiens, et ça, ça ne trompe pas ! C’est donc un restaurant apprécié des gens d’ici, il n'est pas situé dans un lieu paradisiaque (en face d'une station service sur une façade et l'avenue Monivong, très passante, sur l'autre côté... mais....)
             Après avoir gravi les escaliers qui conduisent à l’étage, nous voyons un homme sur la droite de la terrasse qui entretient des brasiers. Ce n’est pas une vestale mais l’homme du feu est très occupé !
            Toutes les places sont prises sur la terrasse (une coursive sur deux façades du restaurant), tant pis, nous entrons dans la salle. C’est plutôt enfumé et il y fait chaud mais de grands ventilateurs tournent, fixés sur de nombreux piliers. Dès que nous sommes assis, on vient nous demander ce que nous voulons boire (on n'attend jamais pour les boissons !). Une grande bière blonde fera l’affaire. Elle est légère est désaltérante.

Ca, c'est comme nous nous étions servis... Après le passage de la serveuse, il y en avait le double

et elle était attentive à nous resservir de temps en temps !

            Puis, on dépose un grand plateau métallique sur la table dans lequel on verse de l’eau…. Euh… Attendons.
              Pour les plats, c’est un grand buffet en self-service : il y a de tout ! crevettes, coquilles saint Jacques et autres bestioles de la mer, diverses viandes découpées, tout un choix de légumes et des préparations dont certaines que nous ne connaissons  pas.
            Retour à notre table avec un petit assortiment ; un ustensile de cuisine est déposé sur le plateau : un brasero et un plat à fondue que nous n’avions jamais vu : son centre est un dôme percé de trous allongés, le pourtour est un creux où se trouve le bouillon (bien parfumé !). Nous hésitons un peu : qu'est-ce qu'on fait griller sur le dôme et bouillir dans le bouillon ?

        Une serveuse vient vers nous avec un morceau de lard cuit sur une coupelle (il a été sûrement mariné). Elle en frotte le dôme puis y dépose des ingrédients, elle met des légumes, saint Jacques et autres  dans le bouillon. Elle doit penser que nous nous sommes insuffisamment servis car elle va vers le buffet et en revient avec des assiettes bien garnies ! Elle est revenue à plusieurs reprises, toujours très aimable, pour mettre divers ingrédients à cuire, grillés sur le dôme ou bouillis dans le bouillon..
            Ce fut un régal

The Kabab Shop (restaurant indo-pakistanais)

          C’est seulement la veille de notre départ que nous avons pris le repas de midi dans un restaurant indo-pakistanais.
          Ah ! les chapatis !  les nans ! les tandouris ! les currys ! les kababs ! le tchaï ! Manger avec les doigts et les chapatis un curry d’un beau jaune d’or, relevé et parfumé… en garder le souvenir sur le bout des ongles jaunis et au fond du palais…

       La salle est jolie, agréablement décorée. D'autres convives sont là.
            M. Roshan Lal Gaiorola est le patron de ce restaurant ; ses parents pakistanais sont venus habiter à Phnom Penh il y a déjà longtemps.

            Il a gentiment posé devant sa porte quand je lui ai demandé si je pouvais prendre une photo. Il semble heureux de parler avec des gens qui sont allés au Pakistan et c’est bien sûr un bonheur de partager ainsi quelques souvenirs en profitant de l’odeur des chapatis cuisant sur le feu…
            Après le repas, un thé-massala bien agréable.
           Là aussi, il faut aller déjeuner ou diner, d’autant que c’est en ville. Après quelques achats ou une visite au Musée National, au Palais Royal, une balade le long du Tonlé Sap ou du Me Kong… ou fait quelques achats dans les multiples boutiques avoisinantes.


Le Pho de Paris

         C’est le mot « pho » qui nous a fait entrer là ; nous étions au Cambodge mais un petit pho vietnamien nous aurait bien plu ! Il faisait chaud et il allait pleuvoir, il était presque midi…
         Les grandes portes en verre, le garçon qui ouvre et une grande salle climatisée nous ont fait craindre des prix excessifs… mais bon, à voir.
         Le dessus de la table est occupé par les photos de nombreux plats bien tentants. On nous apporte un menu où, comme souvent au Cambodge, la plupart des plats proposés sont présentés également en photo. En plus d’être pratique, ça donne envie !
            Les prix sont un peu cher mais si ce qui est servi ressemble aux photos…

            Et… ce qui est servi ressemble bien au photos. C’est une excellente cuisine copieusement servie. Nous y sommes retournés 2 ou 3 fois et chaque fois c’était parfait. La grande salle climatisée n’est certes pas très jolie mais un peu d’air frais est toujours appréciable, le personnel est aimable et efficace.
 

 

           Le Pho de Paris est une bonne adresse à Phnom Penh.

Le Cèdre (restaurant libanais)

           Nous ne sommes pas allés au Cèdre (la plupart du temps, vers la mie journée à Phnom Penh, nous étions sur les marchés pour manger une soupe au nouilles... et des desserts qu'on ne trouve que là) mais je voulais le mentionner ici car il y a peu de restaurants libanais en Asie (me semble-t-il). Il est situé sur le quai Sisowath, au 383, devant le Tonlé. Il est au rez-de-chaussée d'un hôtel (le Royal Hotel, long immeuble rose sans grâce).


            Si vous y allez, dites-moi... Je ne sais pas quand nous pourrons retourner au Cambodge donc pas quand nous pourrons aller au Cèdre…


Koh Dach ou l'Ile de la Soie

            Ce fut notre dernière petite excursion à Phnom Penh avant le retour pour la France. L’île de la soie, ça peut faire rêver… Mais, si l’endroit est beau, il n’a rien de magique. Sur cette île au large du Me Kong, quasiment tous les habitants sont des tisserands, beau et noble artisanat. Certes leur travail peut être de belle qualité mais il en faut pour tous les goûts et surtout tous les porte-monnaie, donc, il faut tisser un peu de tout. Il faut bien vendre ! On peut regretter le manque de créativité , la plupart des modèles se ressemblent par les motifs et les couleurs.
             Mais la balade est agréable.
            L’embarcadère pour se rendre sur l’Ile de la Soie est à une douzaine de kilomètres de Phnom Penh. Nous y sommes allés avec un tuk tuk. Il faisait bon, un petit soleil voilé.
             L’embarcadère est une simple pente terreuse vers l’eau, le bac se met au bord, une partie de l’arrière du bac est rabattue et voitures, motos, tuk tuk et piétons montent à bord après que les passagers précédents sont sortis. Quelques places assises à l’avant mais les motocyclistes restent assis sur leur moto, les conducteurs de tuk tuk à proximité de leur véhicule, les automobilistes dans leur voiture… les piétons s’assoient ou s’appuient à la rambarde. Tranquille traversée.

            Si l’île n’est pas un rêve de soie, elle est très jolie, boisée, fleurie. Si calme ! Ce qu’on entend le plus, ce sont les « hello » des enfants. On circule sur des chemins de terre endommagés par les pluies de mousson mais très praticables. De chaque côté, alternent des arbres et des maisons, quasiment toutes sur pilotis. Sous chacune d’elles, on tisse, on tisse… Tous ces tissus seront vendus sur les marchés ou dans les boutiques de Phnom Penh et à l’entour. Ils serviront de nappe (surtout pour les touristes) mais la plupart sont des vêtements pour les hommes ou les femmes (selon les modèles), tissus drapés autour de la taille.

            Comme souvent quand on prend un tuk tuk ou autre taxi pour ses balades, on adroit à un petit arrêt achat… (c’est de bonne guerre, il faut bien que chacun y gagne sa vie !). Heureusement ici, les vendeuses sont charmantes et rieuses, des petites filles aux femmes d’un âge certain. Le marchandage devient un jeu (même si le prix de vente est loin d’être anodin pour elles mais je me demande ce qu'elles gagnent réellement à tisser ou à vendre...). A défaut de commerce équitable, on est dans le commerce aimable ! Évidemment, on achète quelques pièces de tissus…
            Puis, c’est un arrêt dans une pagode, le Wat Samaki, où l’un des bâtiments est en travaux. Dans le parc alentour, des stupas, des statues de Bouddha, autres saints hommes et animaux symboliques bouddhistes. Mais surtout, un grand arbre portant fleurs et fruits très odorants ; les fruits à maturité sont marrons et très gros (d'où le nom courant de l'arbre : l'arbre aux boulets de canon... le nom latin : couroupita guianensis). Les fleurs sont rose vif et comme charnues. Très belles. Ces arbres ne poussent que dans les montagnes et à proximité de quelques pagodes, nous dit le conducteur du tuk tuk. Elles sont utilisées dans la pharmacopée traditionnelle.

 
            Le chemin continue au travers des champs et plantations d’arbres fruitiers, toujours les maisons sur pilotis et les métiers à tisser.

            Outre le tissage, l'île tire sûrement ses ressources de l'agriculture car tous ces arbres fruitiers et les nombreux champs cultivés que l'on voit aussi doivent demander pas mal de travail et être productifs.
         La matinée est très avancée des enfants et adolescents sortent de l’école, presque tous vêtus de blanc et bleu marine ; à vélo, ils rentrent chez eux. Les saluts souriants sont nombreux.
            Retour à l’embarcadère. A nouveau le va et vient des divers véhicules et des piétons vers le bac. Et là, surprise ! Qui arrive ? Les marchandes de tissus ! Elles en ont plein de grands sacs et recommencent leurs tractations ! Mais toujours en riant. (je dois dire que dans un autre contexte, ça aurait été pénible, mais pas ici !). Elles iront ensuite approvisionner quelques commerces de Phnom Penh.
             Retour vers notre hôtel après une route au trafic un peu encombré, sous un ciel devenu gris, de la poussière plein les yeux. (je finirai bien par avoir les yeux bridés à force de les plisser pour les protéger !).

 

Une jolie guesthouse sur l'île de la soie :

http://villakohdach.free.fr/

et sa page Facebook :

https://www.facebook.com/villakohdach/

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