Maroc en voiture par l'Espagne

        Pour dire la vérité, ce voyage au Maroc n’était pas prévu. Avec deux amis, nous voulions aller à Saint Barthélemy ou à l’entour car ils faisaient de la planche à voile et moi qui cela n’intéressait pas je souhaitais passer l’hiver avec eux en lisant toute la journée au soleil et faisant la crêpe sur la plage (pourquoi pas les Antilles)… Mais ce voyage était soumis à une condition essentielle : vendre notre voiture ; ce qui fut plus difficile que prévu (pourtant c’était un très joli coupé !). Et comme – pour ne pas dire de lieu commun - le temps c’est de l’argent… ce retard nous a coûté cher. Donc, direction…. Le Maroc : frais de déplacement allégés, climat doux, des gens sympas, bonne cuisine, beaux paysages…et, parait-il, un bon spot à Agadir…Donc, achat d’une vieille Simca 1100 qui avait très peu roulé (notre coupé avait été vendu), les planches sur le toit et en route pour le littoral marocain !.
        C’était fin février. Le départ s’est fait depuis les Hautes-Alpes, Barcelone, Algeciras, Ceuta, Tetouan, Marrakech, le col du Tizi N’Test, Agadir avec quelques pérégrinations aux alentours.
 
Espagne :
        Il ne faisait pas très beau temps et nous avons eu beaucoup de pluie en Espagne. Quelques arrêts pour manger, dormir, admirer le paysage. Nous avons fait quelques bons repas mais difficile pour moi d’accompagner des gens qui aiment les fruits de mer quand je trouve que ses bestioles à carapaces, antennes et plein de choses bizarres ne sont pas une nourriture !!!! (mais il y avait d’excellentes soupes de poissons).
        La classique traversée Algeciras – Ceuta a pris un peu plus de temps que les autres fois car il y avait pas mal de monde se déplaçant avec sa voiture…
         Pour le retour, j’avais mal au dos et nous avons pris un autre ferry depuis Tanger jusqu’à Sète : 1 nuit, 1 jour, 1 nuit à bord. Fouille très poussée à la douane ! Il faut croire que les personnes voyageant en voiture étaient toutes suspectes pour eux ! Très agréable mini croisière ! J’avais avec moi, nichée dans ma veste, une attraction pas prévue au départ : un chaton multicolore adopté à Marrakech ! Qui s’inquiétait s’il avait mangé, qui s’il avait bu, etc… et qui me dit que la charmante tache grise sur son nez n’était pas un charme de plus fourni par la nature mais… une gale ! (je reviendrai plus loin sur la vie Djanoub).
         Après Sète, retour vers les Alpes avec un petit crochet par Vaison la Romaine, ce qui nous fait traverser une partie de la région des Côtes du Rhône… Des bouteilles de Gigondas ne sont peut-être pas le cadeau qu’on attend de personnes rentrant du Maroc, mais bon… il est si délicieux !


Le Maroc

        A Tétouan, à nouveau un petit hôtel dans la médina. La toujours aussi belle ville et nous sommes toujours sous le charme, 10 ans après le dernier séjour.
        La route est toujours aussi agréable, une autre route de montagne qui nous fera passer encore une fois par Boulaouan. Avant d’arriver à Marrakech, nous avons pris une route qui nous a conduit au bord d’un lac dans les montagnes. En fait, c’est un lac artificiel formé après un barrage qui fournit de l’énergie hydroélectrique. Avant d’y arriver, un barrage militaire. Ils sont étonnés de nous voir arriver là mais nous permettent de nous installer au bord du lac pour quelques jours. Il n’y a personne. Aucune construction visible. Rien que l’eau bleue et la terre rouge ! Un paradis sur terre ! Les fous de planches ont pu « plancher » malgré un vent un peu faible mais ils ont apprécié ce site admirable. Quant à moi, j’étais éblouie ! Je n’ai jamais revu un tel paysage ! bicolore, c’est tout. Et le silence ! Une planche à voile glissant sur l’eau d’un lac devenait bruyante !!!! Nous allions nous approvisionner au village voisin avec son marché riche en légumes ; nous y avons rencontré des femmes portant de superbes costumes que nous n’avions pas encore vus et pas revus ailleurs.
         Petit passage à Marrakech mais mes amis étaient impatients d’arriver à l’océan…
        Une autre lieu superbe : entre Marrakech et Agadir, le col du Tizi N’Test… Nous l’avons vu par tous les temps, pluie, soleil, brouillard. Superbe ! La route n’est plus de terre rouge, elle a été goudronnée.
        A Agadir, séjour au camping : c’était ce qu’il y avait de moins cher et il était très agréable. Ca n’a rien à voir avec les clichés-camping qu’on a des estivants. Ce n’est pas la même clientèle. Ici, les gens restent souvent plusieurs mois et il n’y a pas que des vacanciers mais quelques retraités français ainsi que de nombreux jeunes Marocains car les loyers étaient sont trop élevés à Agadir. L’ambiance était donc généralement excellente !
        Parfois, des tours à Inezgan (qu’un ami aimait appeler « isnogood » et Taghazout, camping sauvage (je n’aime pas cette expression, je lui préfère poser sa tente librement) J’ai vu à la télévision que cet endroit est maintenant aménagé et occupé par des retraités qui se regroupent en « communautés » les Français du Nord, du Sud, les Allemands… Chacun bien chez soi et parfois l’apéritif les réunit.
        Retour à Marrakech pour un séjour de quelques jours, avec visite de la ville, balades dans le bazar, le thé sur une terrasse au-dessus de la place Jamaa el Fna. C'est là que nous avons rencontré Djanoub.
         Au retour, passage à Mekhnès avec une visite à Moulé Idriss et à Volubilis où l’on peut admirer des vestiges romains.
         La route pour Tanger. Je n’ai pas grand souvenir de cette ville car j’avais très mal au dos (ça a été le début pour moi de nombreuses séances de kiné ; il faudra que je trouve un ostéopathe pour aller vers une vraie guérison !).
         Ce voyage n’était pas le mien. Je ne suis pas une groupie ! J’ai beaucoup lu mais je ne saurais même plus citer les livres que j’avais apportés ! Je ne regrette pas de l’avoir fait pour le séjour magnifique au bord du lac ! Ca, c’était magique et le souvenir le reste !