Le Sud-Ouest

        Lors du second voyage, nous sommes arrivés au Pakistan par le sud-ouest. Comme dans le nord-ouest, entre la frontière iranienne et la frontière pakistanaise, on passe par une sorte de no man’s land, vaste désert rocailleux et sablonneux. Un endroit très beau. La première ville est Nok Kundi puis Quetta.
        C’est un matin, après avoir roulé un peu que nous avons croisé une charrette dont les bêtes étaient couvertes d’une couverture percée d’un trou pour laisser passer la bosse des zébus… La lumière du matin était très belle.
        Dans cette région, une partie est un désert de sable superbe ! Le sable doré des dunes semble refléter la lumière du ciel… et, comme surgis de ces dunes, comme des elfes dorés, des enfants surgissent…
         Au premier voyage, nous passions par cette route pour le retour. Là, de petites anecdotes :
        Un début d’après-midi, nous nous sommes trompés de chemin et en arrivant dans un village, nous avons demandé le piste à suivre pour aller vers Nok Kundi : tous les hommes étaient armés jusqu’aux dents ! (pourtant, nous étions en 1974); Il semblait que porter un fusil, une cartouchière, un couteau à la ceinture, était chose normale. L’accueil a malgré tout été aimable. Mais c’est un peu étonnant de voir tant d’hommes armés quand il n’y a pas de guerre. Il est vrai que cette région est depuis longtemps le lieu d’affrontements ethniques et tribaux. Le Balouchistan…

        Une fin d’après-midi, nous roulions sur la bonne piste mais elle traversait une petite rivière. Puisque c’était le bon chemin, nous avons décidé de passer. Et bien sûr, en plein milieu, le moteur a été noyé… Pourtant, il n’y avait pas beaucoup d’eau ! (mais l’AMI6 n’était pas un 4x4 surélevé !). Nous avons attendu et après un moment un camion est arrivé. Le chauffeur et ses collègues sont venus vers nous, ont bien ri de nous voir là et nous aidé à pousser la voiture de l’autre côté… La solidarité est toujours là sur ces routes difficiles ! Un petit moment à « bavarder » un peu (nous ne parlions pas balouche ni eux français ou anglais), un échange de cigarettes et des salutations…
        Nous étions en fin d’après-midi proches du poste-frontière mais… un barrage militaire. Tout le monde doit s’arrêter et attendre là jusqu’au lendemain matin. C’est étonnant tous les véhicules qui roulent sur les routes paraissant désertes !
        Ces quelques faits se sont passés sur deux ou trois jours.
        C’est vers Quetta qu’en bord de route, des teintures séchaient en bord de route.