Les singes gambadent et s'épouillent....

            C’est à Kampong Cham, au temple Phnom Pros et Phnom Srey (temple aux 2 collines) que l’on a rencontré quelques singes dont certains très turbulents !  

            Ils vivent en liberté dans le grand parc du temple, s’y déplacent, cherchent leur nourriture ou profitent de celle qui leur est donnée, visitent temples et environs, passent beaucoup de temps à s’épouiller les uns les autres, tentent parfois des escalades aléatoires et même… n’hésitent pas à niaquer des visiteurs trop familiers avec eux…



Les chats de Bouddha

        Ici, comme à Angkor, on parcourt les très anciens temples par des couloirs qui se croisent en un point central où l’on peut voir des lingas, souvent des fleurs ou de l’encens honorent les divinités symbolisées ou représentées. On est souvent seul et comme hors du temps. Les murs sont faits de blocs de pierre dont la plupart sont sculptés en plus ou moins profond relief. Des divinités et des danseuses, des animaux, des paysans, parfois des guerriers, regardent défiler les siècles. Nos pieds avancent mais les yeux ne veulent pas quitter la vue de ces murs qui portent tant de vie !
         Mais ici, à Vat Prom, quelle ne fut pas ma surprise d’apercevoir en bout de couloir des couleurs vives… Je continue d’avancer et aperçoit partiellement un de ces autels très dorés, très chargés, tant de statues en plus de celle de Bouddha, tant de fleurs (fraîches ou en papier). Pourtant là, c’est différent. Un linteau finement ciselé surmonte le porche vénérable qui donne sur un espace neutre (un peu comme entre deux wagons de chemin de fer, lieux étranges s’il en est !). Oui, c’est bien une pagode contemporaine avec ses murs et son plafond peints en couleurs vives, ses piliers rouges et dorés, un grand tapis et un livre posé sur un tissus. Un vélo sur le côté…
         Je fais un tour et regarde dehors car il m’a semblé entendre miauler.
        C’est bien ça ! un beau matou roux clair, discrètement ocellé, passe par là. Il semble un peu endormi. Il se couche et s’étire. Me regarde en me tournant le dos, tête en volte-face par-dessus son « épaule ». Un autre arrive. Il semble qu’ils sont chez eux. Ils sont presque de la couleur de la terre. C’est tellement silencieux. Les mur d’enceinte des temples sont si épais et multiples à une certaine distance les uns des autres ménageant un passage protégé, qu’ils semblent couper tous les bruits de l’extérieur. Les chats ainsi protégés doivent entendre marcher les souris et respirer les oiseaux au nid !
         Bouddha veille-t-il sur les chats ?
         Les moines et nonnes qui vivent ici sont-ils généreux envers eux ?


Les bœufs marchent au pas

          Ce n'est que récemment, en regardant les photos de l'album sur la campagne autour de Kratie (Cambodge) que j'ai remarqué que les bœufs attelés marchent au pas... Etonnant, non ?

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La sentinelle

       Tant absorbés par les maisons flottantes des pêcheurs, nous n’avions pas remarqué la sentinelle.
        Les habitations de bois sur des bateaux ou des sortes de radeaux étaient pour beaucoup en mauvais état. Il y avait eu précédemment une période de fortes pluies et de vent. Ces constructions légères y résistent mal. Les habitants vaquaient à leurs occupations  en compagnie de chiens (omniprésents sur les barques-habitations).
        Les eaux du Me Kong cachaient comme d’habitude en saison humide ce qu’elles contiennent et charrient par une couleur brun rouge très opaque…
        Une belle végétation luxuriante captait elle aussi notre attention.
        Nous avions bien remarqué les passerelles improvisées menant de la rive en talus aux maisons. Mais nous ne les avions que peu regardées réellement.
        Elles sont en planches et poutres à peine juxtaposées ou bout à bout et bougent un peu au gré du courent, peuvent se déplacer selon le niveau de l’eau…
        Et là, en plein milieu de ce passage instable et humide, comme une sentinelle aux yeux mi-clos, un chat. Un gros matou noir et blanc. Impassible. Tranquille. Il a daigné nous regarder et a repris son occupation : veiller sur la passerelle, surveiller les poissons invisibles du Me Kong…


Les chats de Vat Nokor

         “Hello ! Come see me dancing ! Come see me dancing !”
        Une jeune fille au pantalon en drapé beige et chemisier blanc est là, souriante.
        Elle sollicite notre présence pour la voir danser… Nous sommes sous l’un des porches du temple Norkor Bachey. Il n’y a personne dans tous ces passages, couloirs et espaces extérieurs. Sa présence est presque surprenante. Je l’entends mais mon regard est fixé sur 3 minuscules chatons qui miaulent désespérément. Des tigrés et blancs, tellement jolis ! De si petites voix si angoissées qu’elles couvrent dans ma tête celle, aimable certes mais insistante de la jeune fille. Je l’ignore et me demande si la mère des chatons va venir. La jeune fille s’en va. Les chatons sortent sur le parvis. Ils sont maigres mais vifs. Etienne me dit de ne plus les regarder car je ne peux rien faire pour eux, si non devenir inutilement triste. Nous entendons alors de la musique. Nous écoutons. Nous nous dirigeons vers les notes. Un groupe de jeunes filles est là dont celle qui était venue nous chercher. Sourires. Elles ont posé un grand tapis au sol sur lequel elles dansent. Quelques personnes regardent le spectacle qui commence, appuyées contre un arbre. On nous propose des chaises. Nous sommes gênés car les autres n’en ont pas. Nous regardons les jeunes filles danser. Puis nous nous essayons. Des enfants prennent la suite, garçons et filles puis à nouveau les jeunes filles Je demande si je peux prendre quelques photos. Ok. Je me renseigne auprès de celle qui était venue nous chercher. Il s’agit d’une école aidant des jeunes et des enfants défavorisés, ils reçoivent l’enseignement scolaire et celui de la danse et de l’artisanat traditionnels dispensés par les membres de l’association Buddhism and Social Development Association.
        Nous comprenons maintenant l’insistance de la jeune fille qui nous avait abordés. L’initiative et le but de l’association sont malheureusement très utiles dans un pays où la pauvreté est immense.
        Il est normal de s’attrister et s’inquiéter pour les animaux mais dans un tel contexte la SPA n’est pas la priorité….


Les dauphins de l’Irrawaddi

        Ah les dauphins à bosse ! Évidemment qu’il faut aller les voir ! De toutes façons, c’est une si belle promenade au milieu de Me Kong !
        Et nous avons eu la chance d’en voir un certain nombre. La barque stationnait au milieu du fleuve, dans une zone d'îlots boisés, nous regardions et écoutions. Un grand flouf et un puis deux dauphins qui sautent au-dessus de l’eau… sautent et replongent tout aussi vite (d’où la difficulté de prendre des photos, il aurait fallu filmer  mais voilà, pas de caméra…). C’est toujours émouvant de voir ces animaux curieux s’ébattre ainsi ; les reflets gris argentés de leur peau se mêlent au bleu presque blanc de soleil de l’eau. Des arbustes et des herbes émergent en de nombreux endroits. La barque se déplace silencieusement. Il n’y a pas de circulation par ici, les animaux doivent être tranquilles.
        Souhaitons que les dauphins à bosse du Me Kong, actuellement peu nombreux, arrivent à repeupler ses eaux changeantes. La défection actuelle du transport fluvial au profit de transport routier (ne parlons pas du ferroviaire puisque l’état ne fait rien en ce sens) favorisera peut-être les naissances…
        Le dauphin à bosse (souza chinensis et souza plumbea) peut mesurer jusqu’à 2,80 mètres de long pour 200 à 280 Kg. Il vit essentiellement dans les océans Indien et Pacifique (le plumbea aux abords de l’Afrique et chinesis de l’Asie). Leur particularité est la bosse dorsale située à la base avant de leur aileron, cette masse graisseuse apparaît au fur et à mesure du vieillissement du dauphin.
        Les dauphins à bosse du Me Kong sont des souza chinesis, appelés aussi dauphins de l’Irrawaddy (rivière de la Birmanie qui abrite également quelques spécimens, d'autres vivent aussi au Laos). Ces dauphins, comme tant d’autres, ont souffert de la chasse qui leur était (et peut-être l‘est encore) faite pour leur huile mais il y a eu aussi la pêche à… la dynamite et enfin, la pollution. Il est évident qu’avec tout ça ces dauphins puissent être en voix d’extinction.
        Depuis plus d’un an, les visites sur leurs lieux de villégiature sont restreintes et règlementées ; le prix de la promenade, fixé par l’organisme chargé de leur sauvegarde, la finance en partie. Je ne sais si cette visite est limitée en durée mais nous sommes restés au large pendant près de deux heures, moteur éteint, le marin de la barque la déplaçant à la pagaie…
        Cette superbe promenade a été un peu gâchée par trois autres passagers bruyants et peu respectueux de l’environnement !

Plus d'informations ici :
http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/493055


Sous la table

        Au Cambodge en général mais peut-être surtout à Kratie, quand on va au restaurant, on peut voir des corbeilles à papier multicolores posées par terre à coté de chaque table (parfois, elles sont petites et sur la table). « Des corbeilles à papier au restaurant ? »  me direz-vous ? Oui, car elles servent de poubelles, on y jette serviettes en papier, os ou arêtes et autres déchets. Mais ce qui est intéressant est autre.
        Ce système fait le bonheur des chats (parfois celui des chiens). Ils ont mis au point une technique infaillible pour se servir tranquillement : un petit coup de patte, la poubelle tombe sur le côté et hop ! on entre directement ! la tête et le corps dans la poubelle, le festin peut commencer ! Pour nous, nous ne voyons que fesses et queues… Ces chats doivent être bien pacifiques, nous n’avons jamais assisté à aucune bagarre. A plusieurs reprises, nous avons vu une chatte partir avec ses provisions qu’elle apportait discrètement ailleurs pour ses petits.
        Il est à noter que les gens travaillant dans ces restaurants respectent les chats ; s’ils sont gênants  pour le service, ils sont juste poussés du pied mais sans violence.
        C’est dans l’un de ces restaurants aux chats que nous avons vu une petite fratrie de 2 ou 3 chatons, maigres, ternes, faibles. Pensions-nous. Un chien arrive et là, un petit chat noir efflanqué  et poussiéreux se campe prestement devant lui, hérisse ses maigres poils et grogne ! C’était à voir ! et bien sûr, le chien est parti…


Martin triste, acridotheres tristis

        Un bien curieux nom pour ce bel oiseau qui ne semble pas si triste que ça ! Il est proche de la famille des mainates (Sturnidae) mais il ne bavardait pas ! Il n’est d’ailleurs pas réputé pour son chant ou ses cris (sauf pendant la période des amours ou le couple peut chanter très joliment en duo (d’après ce que j’ai lu).
        Le martin triste est originaire d’Asie mais a été introduit en divers lieux, surtout des îles : Madagascar, Comores, Mayotte, Tuamutu mais aussi Australie, Afrique du Sud.
         Il venait parfois sur le rebord du balcon de notre chambre à l’hôtel Heng Heng II où nous avons séjourné durant notre séjour à Kratié. Il n’était pas très sauvage mais ne prenait quand même la pause pour les photos….

De nombreuses photos et référence ici (c’est par ce site que j’ai pu trouver le nom de cet oiseau) :
https://www.oiseaux.net/oiseaux/martin.triste.html