Beauvoir sur Mer-Noirmoutier : le chemin du Gois

            Beauvoir-sur-Mer est une petite ville de 3 ou 4 000 habitants en Vendée où nous ne nous sommes pas arrêtés cette fois-ci. On  peut y admirer les jolies maisons basses de la région : en rez-de-chaussée, blanches, volets bleus ou verts mais aussi mauves, blancs, jardinet tout autour, presque des maisons de poupée (on retrouve cette architecture dans le Marais Poitevin et sûrement en d’autres lieux de la région)
             D’ici, nous allons vers l’île de Noirmoutier.
             Le temps est superbe, ciel bleu avec quelqus nuages blancs.
            Des  ralentissements de la circulation, dus sûrement aux divers ronds-points bloqués par les automobilistes pressés qui ne laissent pas le passage pour ceux qui sortent, nous laissent tout loisir d’admirer les maisonnettes. La route s’engage parmi les champs et marais-salants mais nous continuons de rouler très lentement. Puis c’est pire : les arrêts sont fréquents (un accident ? des travaux ?). Profitant de cet inconvénient, je prends quelques photos, le paysage est si beau !

            Plus loin, on peut lire des panneaux indiquant les heures des marées : nous allons aborder une route bien particulière, la route du Gois.
             Elle relie l’île de Noirmoutier au continent mais n’est accessible qu’à marée basse, en quelque sorte un gué temporairement accessible… A marée haute, les iliens sont isolés du continent ou plutôt étaient car depuis 1971 un pont a été construit, « désenclavant » l’île.                    
             Et c’est à partir de là que nous avons compris pourquoi le trafic était si mauvais : ni accident ni travaux, pas de marée haute, nous étions dans le bon créneau horaire mais des centaines (si ce n’est des milliers !) de voitures garées de partout, n’importe où, à droite du Gois… il y en a presque jusque dans l’océan ! Des centaines de personnes (sûrement des milliers !) errent, portant leurs seaux, des familles, des couples, personne ne semble seul ; peu de gaieté mais plutôt du stress, des allées et venues incessantes… curieuse atmosphère… Ils ramassent coques et autres coquillages (palourdes, pétoncles, bigorneaux, huîtres etc). Pourquoi faire ? Ils ne pourront pas manger tout ça sur place ! et les coquillages ne supportent pas le transport sauf réfrigération (je ne sais pas si une simple glacière suffit). Comment chacun peut-il en ramasser tant ? Y en aurait-il tellement ? Cette pêche à pieds est en principe réglementée (taille des coquillages, outils autorisés)
            L’ami qui nous accompagne nous raconte ses promenades d’enfance ici, avec son père. Ils ramassaient alors des coques très grosses ; peu de monde venait, seulement les gens des alentours. Maintenant que le tourisme s’est développé, de plus en plus de personnes viennent et la grande mode estivale est le ramassage des coques. Sauf que, il y a plus de ramasseurs mais pas plus de coquillages… ceux ramassés aujourd’hui sont de plus en plus petits. Trop petits. Qui sait, peut-être d’ici quelques années cette « pêche » sera interdite afin de sauvegarder les quelques coques subsistantes…
             Mise à part la foison d’acier et de chair plus on moins brune ou rose, on peut percevoir la grande beauté de ce lieu si particulier. Sur la gauche de la route, personne (je suppose parce qu’il n’y a pas la place pour les voitures…). Sur la droite, la foule molle et les voitures garées en vrac, pneus dans l'eau Le contraste est saisissant ! Un côté bondé comme un camping, l’autre sauvage comme une côte inconnue…
            De distance en distance, de grands poteaux portant à leur sommet une sorte de perchoir… Ce sont des balises avec hune, les balises à cage, où peuvent se réfugier les retardataires ramasseurs de coques… Certains, tellement absorbés, ne pensent plus à l’heure et sont rattrapés par la marée montante. Plus qu’une solution : courir vers ces abris émergés et attendre que la marée descende… S’ils ont une voiture, ils la récupéreront quand l’eau en sera sorti.
            Avant de connaître l’invasion actuelle, cette route a connu bien des changements ! Avant que Noirmoutier devienne une île, comme elle, il faisait partie du continent… Cette bande de terre (ou plutôt de sable) s’est formée grâce à des courants contraires qui ont fait s’accumuler sable et autres pierres. S’il fut gué naturel praticable uniquement à marée basse depuis si longtemps, il a fallu attendre le XVIe siècle pour qu’il soit reconnu, surveillé, aménagé ; le pavage n’a été exécuté qu’au début du XXe siècle.
             Après la ville de Beauvoir, la route du Gois, on arrive à Noirmoutier…

Explications et délais du géologue et professeur à la Faculté des Sciences de Poitiers à propos du chemin du Gois et d’autres semblables :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1920_num_29_161_9080


ainsi que :
http://www.passagedugois.com/index.html

Le site d’Alain Coupas :
http://www.alaincoupas.com/accueil.html

Photo du passage du Gois il y a une centaine d’années :
http://www.gilbertlecam.fr/archive/2008/06/09/le-passage-du-gois.html

Diaporama en préparation !

Noirmoutier en l'Ile

 


Noirmoutier en l'Ile, église Saint Philibert


Noirmoutier en l'Ile, le château