Vers Téhéran

        Deux voyages en Inde faits en voiture (la première fois une AMI6, la seconde une AMI8, peu puissantes mais de vrais tracteurs !) nous on permis de traverser avec plus ou moins d’arrêts l’Italie, la Yougoslavie, la Bulgarie, la Turquie, l’Iran, l’Afghanistan, le Pakistan, les Indes et le Népal.
        Je reviendrai sur la plupart de ces pays.
        Ici, ce sont les passages et les arrêts en Iran.
        Au premier voyage, en 1973, il n’y avait pas trop de circulation, sauf à Téhéran mais au second, en 1975, c’est le passage de la frontière entre la Turquie et l’Iran qui avait beaucoup changé. Un grand nombre de camions venant de différents pays circulaient alors vers l’Iran et, au passage de la frontière, il y avait des queues de camions de chaque côté de la route ! Des dizaines et des dizaines ! C’était plutôt impressionnant !

        Les routes étaient larges et bien entretenues. Mais c’est en Iran qu’on a commencé de voir une mode un peu déroutante : quand on roulait de nuit et qu’on voyait deux lumières rouges on croyait tout d’abord que c’étaient les feux arrières d’un véhicule mais… c’étaient… les veilleuses d’une voiture arrivant de face ! C’était étonnant mais on s’y fait. Les camions iraniens étaient décorés, tant à l’avant qu’à l’arrière, de guirlandes lumineuses…
        Les paysages étaient magnifiques ! Étendues de terre dorée, de collines et de villes, de villages, les minarets des mosquées, des maisons qui semblaient sorties de terre avec leur toit en dôme.
        En route, on dormait dans la voiture (c’est ce qu’on a fait tout au long de ces voyages sauf en ville). Pour les étapes du soir, on garait la voiture en bord de route à l’entré ou la sortie de village et là on était tranquilles. Souvent, quel qu’ait été le pays, des militaires ou des policiers nous montraient qu’ils n’étaient pas loin et qu’on pouvait dormir en sécurité, des passants faisaient bonjour. Mais on ne nous a jamais dérangé pendant que nous mangions ou dormions.
        En général, on roulait de 8 heures du matin à 6 ou 7 heures du soir avec bien sûr les arrêts petits-déjeuners, les repas de midi, thé, pipi, repas du soir, regarder le paysage, profiter de cette si belle nature. Ce qui est toujours étonnant dans ces endroits qui semblent peu peuplés c’est que, dès qu’on s’arrête, il ne faut pas cinq minutes pour que quelqu’un arrive, enfants, petits garçons ou filles, hommes jeunes ou âgés, plus rarement des femmes. Les gens semblant sortir de nulle part. Leur venue a toujours été amicale. Même si nous ne parlions pas la même langue, les gestes et les sourires servaient de mots.
        Une autre chose étonnante aussi sur les routes iraniennes : il arrivait que des tapis étaient étendus sur la chaussée… La première fois, nous nous sommes arrêtés car on ne roule pas sur un tapis persan ! Mais d’autres véhicules sont passés, alors… roulons ! Mais c’était surprenant, presque gênant.


Téhéran

        Je ne sais pas comment c’est maintenant mais alors, on trouvait à Téhéran de très très modestes hôtels très très bon marché ; certes, le confort était sommaire mais c’était largement suffisant.
        Pendant les séjours à Téhéran, ce qui était amusant c’était que plusieurs jours de la semaine étaient fériés : le vendredi pour les musulmans, le samedi pour les juifs et le dimanche pour les chrétiens…
        Nous avons évidemment visité le bazar (qui est absolument fabuleux avec ses allées par corporation; c‘est en fait un immense marché couvert ! Mais on peut y trouver autant un simple balai que des bijoux de valeur ou fantaisie, de la vaisselle, des vêtements, des tissus, de très beaux objets d‘artisanat) . Téhéran est une si grande ville ! Énormément de magasins de tapis (aussi bien les plus beaux tapis que des petits portraits d‘hommes célèbres du moment), de miniatures, (là, ce ne sont que des merveilles !), des pierres précieuses ou semi-précieuses. C’est ici que j’ai vu pour la première fois des topazes fumées.
        Nous avions également retrouvé les camions en ville et en très grand nombre sur certains parcours. En effet, pour l’arrêt du deuxième voyage, nous étions allés au camping de Téhéran où s’arrêtaient les camionneurs car ils laissaient leur semi en attente de déchargement (et ça pouvait demander plusieurs jours) et venaient au camping juste avec le tracteur. La circulation y était telle qu’on avait souvent l’impression d’être portés par les camions ! Car, quand on est dans une petite voiture avec de gros semis sur les deux côtés, devant et derrière… on ne voit plus rien d’autre ! C’est aussi grâce à eux que nous avions pu faire réparer les plaquettes de freins (au retour) qui avaient lâché : ils nous avaient indiquer où aller ; le marchand n’ayant pas le modèle voulu en a bricolé avec celles pour les camions... (elles ont été increvables !).
        C’était aussi à Téhéran que nous faisions faire le carnet de passage en douane pour la voiture ; il était demandé par le Pakistan et les Indes. C’était moins cher de le demander là qu’en France (en France 5 000 F. de caution, en Iran 3 000...). Il y avait un excellent Touring Club Automobile. Dans ce Touring Club un homme nous avait surpris. Nous sommes entrés en disant bonjour en français (les Iraniens employaient assez souvent ce mot ainsi que “merci”), il nous répond dans un excellent français et commence à s’occuper de nos papiers. Un couple entre et salue en allemand, il leur répond en allemand. Puis c’est au tour de Pakistanais, il parle pakistanais… Il aurait fallu rester là plus longtemps pour savoir combien de langues il parlait car il y avait aussi le farsi sa langue natale et l’inévitable anglais…