Kratie

        Quand je pense à Kratie, le qualificatif qui me vient tout d’abord à l’esprit est « charmante ». Mais on ne dit pas d’une ville qu'elle est charmante. Pourtant Kratie l’est, comme une personne qui semble souriante même quand elle ne sourit pas… Je ne sais pas à quoi tient cet attrait ; parce que c’est une ville qui ressemble à un village ? parce que sa promenade principale longe le Me Kong sous de grands arbres fleuris ? parce qu’il y a si peu de véhicules ? parce que les gens y sont calmes et aimables ? Un peu tout cela sûrement…
 

          J’avais souhaité séjourner à Kratie après avoir lu un article de Jacques B qui l’a beaucoup aimée aussi. Il a raison, c’est bien la ville où se reposer, se ressourcer (retrouver sa source si loin de ses propres origines… et pourtant, c’est bien cela).


        Nous y sommes arrivés depuis Kampong Cham après quelques heures de bus, en début d’après-midi. Arrêt devant un petit bar, le Sun Set Bar and Inn (que nous n'avons pas alors remarqué) ; quelques personnes sont là pour tenter de conduire les voyageurs hésitants vers l’hôtel pour lequel elles travaillent. Pour nous, ce sera juste un peu plus haut, au bord du Me Kong, Heng Heng II Hotel. L’homme qui nous y conduit est sympathique et nous laisse la carte de son frère, chauffeur de taxi (nous constaterons qu’il n’y a pas de tuk tuk à Kratie, quel dommage !)

        Comptant environ 100 000 habitants, Kratie est la capitale de la province du même nom, entourée d’une campagne luxuriante : fruits, légumes, céréales, élevage. (il y a moins d'un siècle, il n'y avait ici que quelques maisons, le village se situait sur l'autre rive du Me Kong). Le Me Kong n’a plus un rôle aussi important qu’autrefois pour la circulation des personnes mais il est encore conséquent pour celui des marchandises. Le sable de son fond est récupéré dans des barques que le transportent en suite vers des camions, il servira à la construction.

       On trouve à Kratié un hôpital et des centres de soins. Ici aussi de nombreuses O. N. G. sont présentes, essentiellement pour ce qui concerne la santé et la scolarisation des enfants de familles pauvres mais aussi pour les personnes atteintes du Sida (on n'en parle peu mais la maladie est bien présente dans le pays).
         Kratie est également riche en ronds-points aux grandes et curieuses sculptures (ou moulage ?). Représentations patriotiques, religieuses, mythologiques… elles sont omniprésentes dans tout le Cambodge et peuvent nous paraître presque surréalistes.


        Pendant notre séjour, nous avons évidemment encore et toujours parcouru le marché à maintes reprises… Comment se lasser de tous ces fruits et légumes si variés dont encore quelques uns que nous ne connaissons pas, des couleurs chatoyantes et dorées des tissus, des soupes mangées au bord de tables trop petites, au milieu des vêtements ou de la quincaillerie, des odeurs d’épices, viandes, fleurs ? Le marché de Kratie n’est pas très étendu mais tout aussi dense que ceux des villes plus importantes, à la population plus nombreuse

        Mais c’est aussi à Kratie que nous nous sommes retrouvés devant une expression simple et crue de la grande pauvreté d’une bonne partie de la population.

          Nous prenions un repas dans un petit restaurant à proximité du marché ; je suis dos à la rue et à la place mais je vois que quelque chose retient le regard d’Etienne ; il me dit qu’un petit enfant est en train de ramasser des morceaux de plastique. Je pense qu’il exagère en disant « petit enfant » mais quand je regarde à mon tour, je constate qu’un petit garçon de 5 ou 6 ans tient un grand sac et y met tout ce qu’il trouve en plastique. Il ne mendie pas, il travaille… Il fait chaud et l’air est poussiéreux, la cuisine excellente, des chats rôdent sous les tables pour récupérer les restes dans des corbeilles et ce petit garçon trie des déchets dans sa longue chemise humide et poussiéreuse….


          Bien sur nous avons vu aussi des enfants joyeux jouant au ballon, bavardant sur la promenade au bord du Me Kong. Mais les images douloureuses sont persistantes !


         Kratie, c’est aussi les dauphins à bosse, Crazy Caw Village, des pagodes dans de larges espaces ou comme perdues et toujours la campagne, la tranquillité.


          Nous avons eu le plaisir de bavarder longuement avec le patron parlant très bien français d’une guesthouse à une courte distance de notre hôtel (le Sun Set Bar and INN). Voir ci-dessous. Il a été professeur de français et maintenant tient ce petit hôtel avec sa femme, son fils en gère un autre à Phnom Penh (au bord du lac Boeung Kak). Avec lui, nous avons eu un aperçu des inconvénients subis par les habitants des pays pauvres : les industriels venant de l’extérieur (ici, ce sont souvent des Japonais ou des Coréens) exigent la fabrication d’objets à des coûts si bas qu’il est impossible de les obtenir, même ici, sans sous-payer les ouvriers… sous-payer selon le niveau de vie cambodgien ! Cercle vicieux et pernicieux… Au Cambodge,, le besoin d’aide pour la scolarisation des enfants pauvres est nécessaire (d’où la présence de bon nombre d’O. N. G. cambodgiennes et étrangères avec le risque qu’elles peuvent représenter selon leurs intentions profondes, leurs idéaux plus ou moins avoués parfois…)


         Kratie vaut largement un séjour de plusieurs jours pour visiter les environs, savourer la ville, prendre le petit déjeuner au Sun Set and INN...

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Les dauphins à bosse de l'Irrawaddi

        Ah les dauphins  à bosse ! Évidemment qu’il faut aller les voir ! De toutes façons, c’est une si belle promenade au milieu de Me Kong !
         Et nous avons eu la chance d’en voir un certain nombre. La barque stationnait au milieu du fleuve, dans une zone d'îlots boisés, nous regardions et écoutions. Un grand flouf et un puis deux dauphins qui sautent au-dessus de l’eau… sautent et replongent tout aussi vite (d’où la difficulté de prendre des photos, il aurait fallu filmer  mais voilà, pas de caméra…). C’est toujours émouvant de voir ces animaux curieux s’ébattre ainsi ; les reflets gris argentés de leur peau se mêlent au bleu presque blanc de soleil de l’eau. Des arbustes et des herbes émergent en de nombreux endroits. La barque se déplace silencieusement. Il n’y a pas de circulation par ici, les animaux doivent être tranquilles.
        Souhaitons que les dauphins à bosse du Me Kong, actuellement peu nombreux, arrivent à repeupler ses eaux changeantes. La défection actuelle du transport fluvial au profit de transport routier (ne parlons pas du ferroviaire puisque l’état ne fait rien en ce sens) favorisera peut-être les naissances…
        Le dauphin à bosse (souza chinensis et souza plumbea) peut mesurer jusqu’à 2,80 mètres de long pour 200 à 280 Kg. Il vit essentiellement dans les océans Indien et Pacifique (le plumbea aux abords de l’Afrique et chinesis de l’Asie). Leur particularité est la bosse dorsale située à la base avant de leur aileron, cette masse graisseuse apparaît au fur et à mesure du vieillissement du dauphin.
        Les dauphins à bosse du Me Kong sont des souza chinesis, appelés aussi dauphins de l’Irrawaddy (rivière de la Birmanie qui abrite également quelques spécimens, d'autres vivent aussi au Laos). Ces dauphins, comme tant d’autres, ont souffert de la chasse qui leur était (et peut-être encore) faite pour leur huile mais il y a eu aussi la pêche à… la dynamite et enfin, la pollution. Il est évident qu’avec tout ça, ces dauphins puissent être en voix d’extinction.
        Depuis plus d’un an, les visites sur leurs lieux de villégiature sont restreintes et règlementées ; le prix de la promenade, fixé par l’organisme chargé de leur sauvegarde, la finance en partie. Je ne sais si cette visite est limitée en durée mais nous sommes restés au large pendant près de deux heures, moteur éteint, le marin de la barque la déplaçant à la pagaie…
        Cette superbe promenade a été un peu gâchée par trois autres passagers bruyants et peu respectueux de l’environnement !

 

Plus d'informations ici :

http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/493055



Phnom Sambok, la pagode aux deux collines

        Le taxi emprunte un chemin de terre traversant vergers, champs et marres ; toujours présents, tnot, les palmiers à sucre du Cambodge. Peu après un petit pont, nous sommes aux pieds de collines. La voiture grimpe jusqu’à une esplanade de terre rouge, ombragée d’arbres sûrement très vieux, hauts, au feuillage dense. Il se gare à l’ombre. Deux statues colorées gardent des escaliers, celle d’un cheval blanc est à proximité. Nous commençons de monter. Sur la première marche un chiffre : c’est le nombre de marches ; ça va, là, il n’y en a qu’une soixantaine (c’est moins impressionnant de lire 69 puis 125 puis 178, etc que directement 300 ou 400 !). Des pancartes annoncent les travaux en cours avec les noms des donateurs permettant des dons.
        Une autre esplanade, avec bassin, temples, bancs, maisons de bois sur pilotis, la forêt. Des escaliers partent vers la gauche, d’autres vers la droite. Nous profitons quelques instants de la fraîcheur ambiante, assis sur l’un des bancs. Personne aux alentours. Le silence est saisissant, ponctué par le chant de quelques oiseaux qu’on ne voit pas. Des papillons voltigent mais plus vers le sol qu’en l’air…
          Nous entamons la montée des escaliers à notre droite. Là aussi, le nombre de marches est noté. De chaque côté, un petit pilastre blanc porte la représentation d’un animal doré (il y en a d’autres aux alentours)
          Une autre esplanade avec temples, stupas et statues.

        Une nouvelle volée d’escaliers repart de là, encadrée à la première marche des najas à 7 têtes ici peints de couleurs vives, leur corps de pierre grimpe tout en haut, formant balustrade. Cette fois-ci, la grimpette est nettement plus longue que les autres mais la vue offerte sur la campagne en contrebas compense l’effort fourni. Arrivés au sommet de la colline, c’est la profusion des courbes et volutes, les couleurs qui accrochent le regard. Une femme sort de la pagode où nous entrons ; quelques personnes vaquent à leurs occupations en bavardant.  Puis, nous faisons le tour du bâtiment par l’extérieur, autant il y a de couleurs et de volutes d’un côté, autant l’autre est sobre. Des travaux sont en cours.
        Nous sommes là sur la plus haute des deux collines, celle des femmes. Nous redescendons jusqu’à arriver sur l’esplanade d’où partent les escaliers vers la colline des hommes, nettement plus basse. La pagode, en plaine forêt, est entourée de maisons sur pilotis en bois de tailles diverses où vivent les moines ainsi que les élèves de l’école attenante.

         Quand nous redescendons vers l’esplanade où est garé le taxi, nous voyons la voiture portes ouvertes : le chauffeur fait un somme. Nous continuons de descendre lentement ; arrivés en bas, nous prenons le temps de faire le tour de la place, arrêts pour encore regarder le paysage qui, bien que moins en contrebas que depuis la colline des femmes, est vu d’ici sous un angle assez large encore.
          Des papillons virevoltent. Un petit arrêt sur mon pied et la danse continue.

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Petite pagode sur pilotis

        C’est au cours d’un arrêt dans un village aux environs de Kratie que nous avons visité cette très petite pagode sur pilotis.


        Le taxi se gare aux abords d’une aire herbeuse et ombragée par quelques grands arbres au feuillage dense. Une table et quelques chaises semblent attendre des dineurs mais aucun couvert n’est mis. Quelques personnes bavardent. Nous allons vers elles. L’une d’elles, un homme d’un certain âge vêtu d’une chemise blanche et de pantalons noirs, parle un peu français (nous avons fréquemment rencontré des personnes âgées qui avaient plaisir à parler un moment une langue qu’elles n’utilisent plus et oublient). Cet homme attendait midi pour apporter son repas au moine d’une très petite pagode juste à proximité de là. Ce sont généralement des personnes âgées retraitées qui s’occupent du quotidien des moines et des pagodes. Pour s’y rendre, elles portent la plupart du temps des vêtements sobres et élégants (en noir et blanc comme l’homme avec qui nous parlons ; pour les femmes, jupe droite cambodgienne en tissus aux imprimés discrets et tunique ou chemisier uni, parfois aussi pantalons noirs et chemisier blanc).


        Nous allons voir la pagode. C'est une petite construction de bois sur pilotis à 2m50 environ du sol. Des escaliers arrivent à un espace devant l’entrée où l’on quitte ses chaussures. A l’intérieur, des tapis au sol. En face, dans une alcôve colorée, tout un ensemble de statues de Bouddhas et autres dieux et déesses. Un rideau brillant de chaque côté. Comme toujours, l’urne pour recevoir les offrandes. Nous nous asseyons par terre parmi deux ou trois personnes qui sont là auprès du moine. Les bavardages vont bon train pendant un moment (conversation en français ou en anglais).


        Quand nous sortons, nous marchons un peu aux alentours. A gauche de la pagode, l’habitation du moine, elle aussi petite et sur pilotis mais avec un toit de chaume comme de nombreuses maisons villageoises. A droite, une fontaine dont la base représente la forme de la partie basse des lingas et d’où sort le conduit d’eau. A quelques mètres de là, une école. Dans tous les environs, c’est la campagne. De nombreuses personnes y travaillent pourtant tout est quasiment silencieux.


        Cet arrêt dans ce petit village aura été un moment vraiment agréable, comme si nous avions vécu ici dans la paix, heureusement, il est très présent dans nos mémoires. Comment concevoir la barbarie, la folie, qui ont sévi dans ces mêmes lieux ?

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Sambor

        Pour arriver à Sambor, la route est belle ; certes, elle est en terre battue, rouge et parsemée de trous plus ou moins remplis d’eau, on y croise quelques paysans allant aux champs ou en revenant, quelques écoliers à vélo, de rares motos et parfois une voiture, plus souvent des chars à bœufs et des troupeaux de vaches. Le paysage est toujours aussi verdoyant et lumineux, riche en vergers et autres plantations de céréales et légumes.
        Je croyais que Sambor était une ville mais c’est plutôt un gros village. La rue principale était quasiment déserte.

          Difficile d'imaginer aujourd'hui que Sambor fut capitale... celle du royaume de Chenla (V1-VIIe siècle).
          Mais nous allons au marché.

        La magie des marchés opère toujours ! Quand les allées sont un peu larges, le soleil inonde les marchandises (des pâtes séchant sur une table), quand elles sont plus étroites et protégées par des sortes de lattes de bois, la pénombre adoucit tout et quand elles sont complètement couvertes, il fait assez sombre, il faut alors faire de la gymnastique pour passer entre les vêtements suspendus, les piles de chaussures, les machines à coudre, les petits étals où l’on peut manger des soupes, le tabac, les fruits et légumes… J’aimerais tout photographier mais cela me semble parfois incorrect envers les gens qui sont là dans leur vie quotidienne. Pourtant, le sourire aidant mieux que les mots, je photographie tel légume, tel étal ou étroit passage, en recevant en plus le sourire des marchands et marchandes... Une femme faisant cuire des beignets m’en offre un.

        Sambor est une région où le tabac est largement cultivé. Nous n'avons vu qu'ici autant de sacs de tabac en feuilles directement vendues entières sur le marché. Également des cigarettes dans une présentation particulière : de petits sachets en plastique souple et transparent contenant une vingtaine de cigarettes, une vingtaine de ces paquets dans un sachet plus grand formant une cartouche de cigarettes compacte. Marque Ara. On trouve cette marque ailleurs mais dans des paquets cartonnés. (du moins d’après ce que j’ai vu…)
        Nous avons pris le repas de midi dans un petit restaurent de Sambor. Une nourriture moyenne. Mais la particularité a été que c’est la seule fois où nous avons vu une petite fille servir les plats, les débarrasser et nettoyer la table... voir travailler ainsi un enfant est choquant pour nous mais espérons que cette petite fille va quand même à l’école.

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Pagode Sorsor Mouy Roy

        En suite, nous sommes allés à la pagode Sorsor Mouy Roy.
        La pagode Sorsor Mouy Roy se situe dans un grand parc boisé. Un curieux stupa rose et doré a été érigé juste à côté. La pagode elle-même est peinte d'un joli beige rosé qui donne une impression de lumière, de chaleur apaisante..
        La pagode Sorsor Mouy Roy est aussi appelée "la pagode aux cent colonnes" du fait des... 116 colonnes qui l'entourent ; construites du bois des arbres environnants, elles sont parfois maintenant renouvelées par des matériaux moins nobles tel le béton.

        Elle a été construite en 1860 sur l'emplacement du temple de l'ancien palais royal (temple qui avait été endommagé par un incendie : colonnes brûlées, statues noircies). Elle a à nouveau été reconstruite en 1998, suite aux dégâts causés par les Khmers Rouges. A proximité, se trouve un stupa rose érigé pour la fille d'un roi qui aurait été mangée par un crocodile.
        L'intérieur est vaste. L'autel comporte plusieurs statues. Au pied d'un mur, se trouvaient quelques instruments de musique qui, je suppose, sont utilisés lors des cérémonies.
          Ici aussi, comme la plupart du temps, d'autres constructions occupent le parc. Il s'agit de tout un ensemble : pagodes, stupas, monastère.

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La campagne et les villages

        La campagne autour de Kratie (comme d’ailleurs dans l’ensemble de ce que nous avons vu du Cambodge) est très belle. Il est vrai que nous nous y trouvions pendant la saison humide ; toutes les nuances de vert sont là ! des pâles et des sombres, des légers et des luisants, de grandes feuilles plates alors que d’autres sont élancées et découpées, dentelées, les rizières reflètent leurs fines tiges de riz dans une eau changeant avec les averses plus ou moins espacées, beaucoup d’arbres portent fleurs ou fruits, fleurs multicolores et fruits bruns ou verts et parfois rose vif (tel le fruit du dragon). Le ciel pendant notre séjour a quasiment été bleu toute la journée, se couvrant en fin d’après-midi et une averse la nuit (idéal pour les cultures).
        Nous avons parcouru la compagne en voiture (ici, pas de tuk tuk) et ce n’est pas très confortable. Certes le rouge des routes est très beau en contraste avec les verts de la végétation, mais ce sont des routes assez chaotiques, aux trous inondés que franchissent allègrement chars à bœufs, vélos ou motos mais plus durement les voitures (ici, on peut comprendre l'usage des 4x4 !).

        Il y a moins ici qu’à Battambang de palmiers à sucre mais les cocotiers sont nombreux ainsi que les papayers, bananiers (omniprésents sur tout le territoire semble-t-il) donnant de très petits mais délicieux fruits qu’on prépare de différentes manières selon les régions (en brochettes, en beignets etc). Il y a aussi tous les arbres qu’on n'a pas vus mais dont on a apprécié les fruits sur le marché : durians, diverses mangues (dont certaines sont amères et utilisées uniquement  dans la cuisine). Ce qui est étonnant c’est que, si l’on trouve bien sûr les arbres fruitiers en de nombreux vergers à la campagne, on les rencontre aussi en ville où ils paraissent tout aussi productifs !
        Les chars à bœufs sont encore très utilisés ; il est vrai qu’ils sont bien le moyen de locomotion et d’agriculture le plus pratique sur des routes de terre et dans des champs inondés. En plus, ils sont très esthétiques, grandes remorques en bois chargées de marchandises et de gens, bœufs blancs ou roux la plupart du temps, souvent accompagnés d’un ou plusieurs chiens blancs et noirs ou roux…
        Les villages sont essentiellement composés de maisons sur pilotis. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces maisons ne sont pas forcément celles de pauvres. Si l’on en voit, malheureusement, de misérables et très abîmées, il en est d’autres aux toitures recherchées et où, entre les pilotis, on ne trouve pas des métiers à tisser ou autres instruments de travail modestes, mais des voitures, 4x4 et motos rutilantes… Certaines, d’apparence modeste, ont des escaliers très imposants, courbes aux rambardes ouvragées…
        Au cours de ces promenades à la campagne, nous avons fait une halte pour voir les dauphins de l’irrawaddi (dauphins à bosse), avons visité plusieurs pagode (une contemporaine, une plus ancienne, une autre très petite et sur pilotis, deux temples sur deux collines), un arrêt au marché de Sambor, le village des vaches dit « Cow Village » (original non ?). Tout cela dans une campagne tranquille. Je ne sais pas quelle est la densité de la population mais ici on ne se bouscule pas ! La campagne est tout aussi « charmante » que la ville de Kratie.

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Pagode dans la campagne

         Ce n'est pas une grande pagode, elle semble abandonnée mais ne l'est pas... Son toit sombre et ses murs blancs sont étonnants dans leur sobriété de formes et couleurs tant les autres pagodes sont la plupart du temps flamboyantes !

           Nous y avons fait une pause avec notre taxi au cours d'une journée de visite aux alentours de Kratie.

              Des vaches paissaient à l'entour...

           Des enfants sont venus nous voir et se sont bien amusés à regarder leur reflet se déformer sur la carrosserie de la voiture (encore bien luisante dans la matinée....)

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Les hôtels :

Heng Heng II Hotel

       Nous y sommes arrivés par hasard (comme d’habitude) accompagnés par l’un des hommes qui attendent les voyageurs aux arrêts de bus…
        C’est un petit hôtel en façade mais un long couloir à l’intérieur plonge au fond d’une maison dont on ne verrait pas le fond.
        L’accueil est sobre et aimable ; le prix des chambres toujours très correct ; la chambre est claire et surtout la fenêtre donne sur un balcon offrant une vue superbe sur le Me Kong… Pas de réfrigérateur ici mais la clim fonctionne correctement, las robinets et chauffe eau de la salle de bains aussi. Le mobilier est de style chinois avec tête et pied de lit en bois sculpté de motifs volumineux. On a donné quelques fois du linge à laver, pas de problème.
        Les petit déjeuners et repas peuvent être pris non pas sur place mais dans un restaurent à quelques dizaines de mètres de là, sur la même rue. Correct.
       Son emplacement en bord de fleuve, proche du centre, en font un point idéal pour de nombreuses promenades à pieds dans la ville et ses abords.
          En conclusion, un hôtel correct (bon ça fait pas mal de correct !), sans grand charme mais avec une belle vue sur le Me Kong, des prix… j’ose ? oui : corrects, est tout-à-fait à recommander pour un séjour sans encombres à Kratie

Sun Set Bar and Inn

         Nous n’avons pas logé ici mais y venions régulièrement pour prendre un verre en fin d’après-midi ou un repas le soir et surtout… bavarder avec le propriétaire qui parlait très bien français et racontait volontiers sa ville, sa région, son expérience au fil des ans. Son épouse préparait une très bonne cuisine cambodgienne mais également des pizzas et quelques plats européens et... des petits déjeuners avec miel et confiture… Leur fils tient également une guesthouse à Phnom Pen (au bord du lac Boeung Kak. La clientèle est essentiellement étrangère mais pas forcément francophone.
          Le restaurant a une petite terrasse abritée et bordée d’arbres en pots donnant sur la rue et les petites échoppes le long du Me Kong. Autant de place à l’intérieur. Je n’ai pas vu les chambres.
       Si nous avons la chance de retourner à Kratie, c’est sûrement là que nous irons pour la tranquillité, les bons repas et la compagnie du patron et de son épouse.